L'étudiante


motscoeur L'étudiante Ajouté le 30/11/2010 à 15h07

La tête plongée dans ton livre en papier glacé,
Je t’imagine allongées dans tes draps froissés,
Les doigts crispés sur le crayon, en pointe glissée,
Soulignant les phrases savamment tissées.

Le dos rond, fredonnant une leçon à demi-mot,
Frôlant les pages du bout des lèvres, d’un souffle chaud,
Une mèche de cheveux solitaire caresse quelques mots,
Succombant au charme chatouilleux de tes yeux rigolos.

Ton ventre serein épouse les plis de ta couette,
Un peu de sueur frelate ton parfum violette,
Dans le nid éparpillé de ta chambre douillette,
Aux odeurs de cendrier, une épaule juste découverte.

Les jambes croisées, roses pointillées fraichement épilées,
En léger balancier, minutent les heures passées,
Dans le silence dérangé par le rythme ensommeillé,
D’un radio réveil rouge vert miel qui te tient éveillé.

La moquette mouchetée de ta chambre est jonchée
De brouillons, en boulettes traînantes inachevées.
Ton front, sacrifice flamboyant, papillonne, décroché,
Fuyant l’exercice de ton apprentissage effarouché.

Une pause s’impose dans le bouillonnement
De tes pupilles à demi closes, en milles fourmillements,
Dégrafant le trop plein de choses, intelligemment
Concentré dans l’étude morose jusqu’à l’épuisement.

Tu étires les bras, abandonnant ton corps
Aux prémices frémissantes de ton âge que j’adore,
Librement exposée aux amours que tu mords,
Sans l’ombre d’un remord d’avoir tord.

Le creux de tes reins fixe le temps souverain,
En croupe débordante d’art contemporain,
Surprise d’offrir tes seins, en modèle, au fusain
Du traversin séduit par tes courbes au matin.

Dans un frisson entrouvert, couverte d’avenir,
Tu lisses ta peau pleine de souvenirs
Des garçons, aux regards proches de parvenir
A saisir tes hanches en devenir.

Secouant ma carcasse d’homme trop sûr,
Je bouscule ma charpente qui se fissure,
Jetant ma passion murmurée en pâture
Dans la raison sous vide d’un pot de confiture.

Je, tu, vous, vous méritez que je te vous,
Alléchante à l’amour que je vous voue,
Sans tenir compte de cet aveu que je vous avoue,
Je vous désire à genoux d’émois à vous.

Étudiante, apprentie sorcière de mon ordinaire,
Innocemment, fusillant ma boussole de tout repère,
Débutante insouciante, au cœur sous verre,
VOUS pataugez dans la flaque de mes veines en jachère.









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