DES ASTRES D ' AVANT LA TOMBE.


Hubix-J.Felert DES ASTRES D ' AVANT LA TOMBE. Ajouté le 01/01/2009 à 23h13
Des yeux qui tanguent des décennies
des yeux qui cinglent le silence
des yeux fous comme des luxes extrêmes
brisant l'incertitude du pire
des yeux qui lèchent les nuits blanches
des yeux flingués jusqu'au blasphème
hurlant au fond des bris soudain
des yeux légers comme des pavés de bure
des yeux boursoufflés à distance
yeux-endocrime mordant la paix
des yeux qui peinent à s'envoiler
des yeux flétris comme une main coupée
des yeux mémoire de l'infini
ces yeux,vieux miroirs opiniâtres
mes yeux rejoignent le vers ému
repoussant l'illusion dans un couloir sinistre
des yeux qui saignent parallèles
clignant dans l'amertume fumante
des yeux montreurs d'impertinence
des yeux pépites de viande lasse
roulant sous la pâleur des cierges
ces yeux se plissent comme des rides
yeux passagers du renouveau
des yeux militants de l'inconcevable
dans le tiroir laqué d'espoir
des yeux carrés de verdure sâlée
des yeux qui baignent dans l'insolence
des yeux signalant leur souffrance
ces yeux qui plaignent l'infortune
reliquats des cauchemars occis
mes yeux effarés d'innocence
des yeux coupés de large pluie
des yeux tremblants comme un après-minuit
des yeux qui couchent dans l'espace
comme des étoiles réactives
yeux jaunis de mélancolie
des yeux fanés comme un automne perdu
des yeux qui courent au souvenir
des yeux qui dansent entre mes doigts
des yeux qui incendient l'aurore
des yeux poubelles raides d'amour
mes yeux reprochent leur naissance
ces yeux pauvres mendigots gelés
croquant le flamme du sommeil
des yeux jetables empaquetés
gisants borgneux au gré des vents
des yeux buveurs d'encre insipide
des yeux lecteurs pour l'apparence
des yeux tirant l'horreur commune
mes yeux saisissent l'humilité
ces yeux candides infatiguables
automates endormis dans la vague
des yeux joueurs de mots volés
des yeux serpents qui assassinent
des yeux prison du vouvoiement
mes yeux cadavres torturés
s'allongent en plaintes de désir
dans la fange des cervelles
des yeux qui apprécient la peur
des yeux effilés d'humanisme
des yeux qui gigotent au parloir
des yeux trempant dans l'allégresse
des yeux bijoux encore tièdes
ces yeux qui flottent intemporels
dans les prés du savoir-vivre
yeux englués depuis l'envie
yeux enfants de l'imagination
yeux des turpitudes inscrites
mes yeux caressent l'eau éphémère
des yeux flous d'avoir refusé
des yeux étranglant la sagesse
des yeux crevés pour homicide
des yeux pressés qui se ressemblent
des yeux d'où perlent des poèmes
dans le corps de la maladie
des yeux dignes-création obscure
mes yeux se souviennent immortels
de la torsion des horizons
des yeux au lendemain du crime
coupables d'errer dans l'inconscient
ces yeux fleurs sévères irrégulières
qui chantent en avalant le sang
yeux griffus qui foudroient
de la noirceur univoque
ceux qui savent depuis toujours
inspirer la grandeur d'être
mes yeux regrettent la lassitude
je les sens de refermer pour crier
la rage au coeur de l'âme
mes yeux sont comme des soleils
c(r)achés par la fumée du monde
malades burinés d'ennui
entre l'enfer et la corde rèche
qui épouseront leur devoir
des yeux filmés par la mort
au ralenti de leur essouflement
des yeux pendus des nébuleuses
des yeux qui fouillent l'incrédule
des yeux repeints de l'intérieur
des yeux qui cherchent à s'embraser
des yeux brûlants à méditer
mes yeux ont mal au seul silence
ils pleurent dans un lit de mensonges
sous des émois diaprés
et se noient sans revenir
mes yeux ont froid
là...Je les vois...



Bernard Lanza RE: DES ASTRES D ' AVANT LA TOMBE. Ajouté le 02/01/2009 à 07h46
Il y a dans ta poésie comme un petit air qui me fait penser à Léo Ferré.

ichanour RE: DES ASTRES D ' AVANT LA TOMBE. Ajouté le 02/01/2009 à 11h09
Cet homme-là a tous les yeux de la terre et ne n'en lasse pas! Bravo.

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