La mémoire du temps.


Fazermen La mémoire du temps. Ajouté le 24/08/2011 à 23h35
La terre a la mémoire comme l’eau de la rivière
Des êtres qui ne sont plus que grains de poussière.
Dans ses sillons gorgés du sang des innocents
On lit mieux notre histoire que sur les monuments.

A l’eau qu’on dit souvent de la claire fontaine
Si l’on pouvait y lire les morts par centaine,
On y verrait le sang, on n’y verrait l’eau noire,
Le rossignol serait muet sur son perchoir.

On voit ce qu’on veut voir, pas la réalité,
Ainsi est la mémoire le bonheur veut l’oubli.
Car si l’on voulait voir la stricte vérité,
Le monde est cimetière dans chacun de ses plis.

La terre se régénère, mais elle n’oublie jamais,
L’homme veut effacer les souvenirs mauvais.
Le chêne tricentenaire derrière la maison
Me raconte les histoires d’autres générations.

Il ne parle pas de guerres, mais de Jules et Suzon
Qui venaient dans son ombre à la belle saison.
Il porte sur son tronc, leurs amours, leurs prénoms
Mais il garde secret leurs tendres abandons.

Dans ce livre du temps je lis de belles histoires
J’y inscrirais ma vie juste avant le grand soir.


Plume
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