Paulo et Jo
cialto | Paulo et Jo | Ajouté le 23/05/2006 à 17h05 |
Paulo et Jo Le portail de bois blanc ouvert que le jeudi Une immense bâtisse, des jardins et des pommes, Quatre rangées de lits, quarante-huit petits hommes Les yeux encore rougis d’une trop longue nuit /// Les fenêtres donnant sur un grand poulailler, Des murs aux mille couleurs pour des regards d’enfants Qui cherchent chaque matin une raison d’espérer Voilà mon univers depuis près de huit ans J’aurais pu m’appeler Henri, Pierre ou René Mais c’est l’vingt-six janvier que l’on m’a retrouvé, On m’a dit que mon père a quitté ma maman Et qu’ensuite maman n’a pas pu me garder Toute’ façon, je m’en fous, Jo et moi, on attend C’est sûr, jeudi midi… Près du grand portail blanc… Elle viendra nous chercher Réveil à sept heures trente, bol de chocolat chaud, École à huit heures quinze avec madame Arum, Quatre rangées de tables, quarante-huit petits hommes Les yeux scrutant la date marquée sur le tableau /// Midi à la cantine avec mon ami Boule Qu’est gros comme un tonneau, qu’est fort comme un géant, Treize heures, c’est notre tour d’aller nourrir les poules, Voilà mon univers depuis près de huit ans J’aurais pu m’appeler Henri, Pierre ou René Mais c’est l’vingt-six janvier que l’on m’a retrouvé, On m’a dit que mon père a quitté ma maman Et qu’ensuite maman ne l’a pas supporté Toute’ façon, je m’en fous, Jo et moi, on attend On regarde vers la gauche… Elle arriv’ra sur’ment… Par la rue du marché Le soir sous les draps blancs, j’me raconte des histoires De pépé de mémé et je pleure en silence, Je prie dieu et les saints d’arrêter mes souffrances Et je comprends maman dans mes pires cauchemars Mon unique réconfort est un p’tit lapin blanc Mes malheurs, mes bonheurs, je lui dis tous mes maux, Je retrouve sur sa peau les larmes de maman, Voilà mon univers et puis celui de Jo J’aurais pu m’appeler Henri, Pierre ou René Mais c’est l’vingt-six janvier que l’on m’a retrouvé, On m’a dit que mon père a quitté ma maman Et qu’ensuite maman a fui au paradis Tout’ façon, je m’en fous, Jo et moi, on attend Aujourd’hui…… C’est jeudi…… Le portail de bois blanc… S’ra ouvert………à midi… |
loreley89 | RE: Paulo et Jo | Ajouté le 23/05/2006 à 17h46 |
Superbe et en même temps déchirant..combien d'enfants on connu et connaissent cette tragique vie.je me permets d'emprunter ton poème et de l'installer sur mon blog http://loreley89.skyblog.com |
bourgise | RE: Paulo et Jo | Ajouté le 23/05/2006 à 22h24 |
Emu,j'ai lu ton poème aussi superbe que bouleversant. Quelle épreuve que de devoir grandir sans la présence de ses parents. |
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