le pêcheur


theblondie le pêcheur Ajouté le 10/05/2006 à 22h44
Un soir sur la rive du fleuve tranquille,
Un pêcheur somnole et son âme dérive,
Dans une eau secrete de son esprit
Qui s’éprend de lui comme une amante,
Porté par la voix du rêve qui l’étreint
Il plonge dans ses fantasmes qui le hantent ;

La bas le ciel clair se zèbre
De sa ligne ;elle se lance,
Et fait mouche en sifflant
Tandis que surgissent mille diamants
Des ténèbres des flots précieux,
Et que retentit avec triomphe
Le claquement argentée de la queue ,

De la prise qui sans cesse se débat,
Comme un fauve en proie a la terreur,
De se voir captif et sans pouvoir,
Hors du royaume dans lequel
Il regnait sans gêne en seigneur.
Il Jubile le chasseur en remontant le fil
De cette froide défaite dont il est le guide ;

Le regard de la proie croise le sien ,
Il sent la peau froide entre ses mains,
Le corps flasque qui meurt lentement,
Et sans réfléchir il relâche son emprise
Sur le seigneur des eaux , mourant ;
Qui , aussitôt libre , retrouve son ardeur.
Et l’homme rêveur s’aperçoit soudain

Qu’entre ses doigts une écaille demeure,
Brillante comme sa peau que les rayons
Fades d’une course qui se termine ,
Font scintiller de mille éclats .
Le souvenir nargue le dormeur
Comme celui-ci nargua naguère le seigneur ,
En voulant davantage prêter foi a sa fierté
Qu’a ce qu’il avait toujours possédé :
La beauté de la Mère et de ses appâts.

A son réveil , aube d’un course nouvelle,
Le pêcheur s’étire puis ramasse sa ligne
Déçu de n’y rien découvrir de réel ,
Excépté un bout de rêve qui fait grise mine.
Recouverte de sable roux , l’écaille scintille
Faiblement sous son manteau de vérité.
Le pêcheur indécis , la dévoile en frottant
Puis jette sur les flots,caressés par la brise,
Un vif regard ; Au moment précis ou un poisson sans fard ,
Passe dans les flots calmement ;sans un regard
Pour l’homme,qui part en riant d’un pas tranquille .


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