Robinson
motscoeur | Robinson | Ajouté le 31/10/2010 à 17h48 |
Robinson La colombe au brin d’olivier, Rescapée d’un empire noyé, Survole l’île qui me tient prisonnier Au large du havre paisible et familier. Loin de moi, des miens, à veiller Je me tiens éveiller, les yeux écarquillés, Attendant l’heureux présage, volage, Prêt à enflammer le bûcher au moindre voilage. A fixer l’horizon, mes paupières collées de sel Jour et nuit, à la moindre étincelle Papillonnent, clignotent et s’épharent Au moindre indice, dans les vagues, s’égare. Robinson, ma foi, n’est plus une légende, Conquis, coincé dans un no mans land, Reclus, dans le reflux d’un ermitage Déchu, dans le refus d’un sauvetage. En point de mire, le radeau de la confuse S’en est allé sans excuses, Dérivant de miles en miles, Il valait mieux que tu t’en ailles. Dans l’attente inespérée d’un Vendredi A la tombée de la nuit, guettant shabbat, Trouverais-je le salut dans un stabat ? Ma terre d’exil me captive et m’applaudit. En première loge, se loge une poupée de paille, Vitalement, de mes mains modelée, se raille, Amie temporelle, en garde côte, surveille mes baignades, Alerte, attentive aux risques de ma noyade. Seul pourtant, comme un linceul décomposé, Le poids de mon corps sage se charge de m’ankyloser, Piètre corsaire, sans navire, aux doigts rongés, A la dérive d’un espoir bleu marine prolongé. Cette île aujourd’hui étrangère, je me souviens un soir d’octobre, Terre d’asile, n’a pas toujours été arrosée de vin sobre. Je l’avais défrichée au risque de l’épouser, Sans vraiment savoir qu’elle finirait par m’épuiser. Restant à l’intérieur de mes terres, Avec ma jambe de bois et mon corps sédentaire, Feu de tout bois faire, n’est-il pas le mieux à faire ? En fond de cale,une autre escale si c’était à refaire ? Ce port d’attache, loin des sirènes, c’est mon repère. Dans ma soute, le doute me ronge et me perd. Mon cœur solitaire en transat se tâte. Le vent du large me prive de régate… Et gifle mes stigmates. |
puccilena | RE: Robinson | Ajouté le 01/11/2010 à 11h18 |
La solitude et ses affres...ce manque cruel de contact...cette folie qui s'amenuise peu à peu en soi....si loin de tout, si loin de soi...poème tragique, sans emphase qui nous amène à la réflexion de savoir ce que nous recherchons vraiment dans la vie, sur cette terre... |
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