Pèlerin de souffrance – 04 novembre 1992
ailereve | Pèlerin de souffrance – 04 novembre 1992 | Ajouté le 28/10/2010 à 19h43 |
Lourdes chaussures au pieds, Un pas bien régulier, L’homme avance toujours A travers les rebours. Ses lèvres, sans arrêt, Récitent des prières, Bien sûr des Ave Mais aussi des Pater. Son habit n’est pas riche Mais bien assez solide, Dans son sac, une miche, Un litre d’eau limpide. A la croix des chemins, Le voilà qui se signe, Refoulant le malin, D’un geste bien insigne. Il s’est tu au village. Et pourtant aux questions Il dit qu’il n’a pas d’âge Et non plus la raison. Pourtant on dit de lui Qu’il porte sur le dos Tout ce qui l’a détruit, D’innocence et de beau. Rejeté par les siens, Insulté par les autres, Devenu moins que rien, Il dit un Patenôtre Il se sait innocent Du crime dont on l’accuse, Et porte cependant Tout le poids de la ruse. Il a tout d’abord bataillé Se mettant en colère Pour n’être ni noyé Ni jeté aux galères. Puis il a dit « Amen ! C’est votre bon vouloir Je vais où l’on me mène Je n’ai plus à savoir… » Il aurait bien voulu Qu’on lui donne de l’espoir, Mais cela n’a pas plu : « Qu’il reste dans le noir ! » Il a vu de guerre las, Partir ses enfants, Sans pouvoir faire hélas, Son devoir de parent. Plus personne ne l’écoute Il n’est déjà plus rien, Ses gosses sur la route L’oublieront dés demain. Il aurait préféré, S’il avait eu le choix, Garder leur parenté Vivre sous le même toit. Sur le chemin sans fin Qui mène vers l’au-delà, Il avance, n’a pas faim, Fait son Mea Culpa. Au détour du chemin, Le talus nous le cache. Dieu le tient dans sa main, Il n’y a que lui qui sache Que de la vérité Il ne vaut rien parler Si l’on veut arriver A garder son aimée. Ses juges pourront dire « Il n’a pas eu patience Il ne sert de courir Il faut de la constance. » Le pèlerin continue Sa route de souffrance N’est jamais reconnu, Attend sa délivrance. L’injustice flagrante Dont on l’a accablé, Lui est comme une rente Pour pouvoir mieux aimer. |
motscoeur | RE: Pèlerin de souffrance – 04 novembre 1992 | Ajouté le 30/10/2010 à 22h52 |
Priant avec ses pieds, les ampoules à l'âme, comme ce péperin me ressemble. |
Ces poèmes attendent vos commentaires
© Indigene Poésie 2003-2019. Tous Droits Réservés.