ERRANCE.
X.Iorcenu | ERRANCE. | Ajouté le 25/08/2008 à 22h53 |
Il marche sur la route des communs immortels avec pour tout bagage,quelques rêves,irréels s'éloignant de la ville aux polluantes raisons les yeux fixés sur l'avenir au bout de l'horizon mais qu'il est long le chemin de la rédemption lui qui,hier encore,croupissait en prison il respire la liberté,ce parfum qu'il ne connaissait pas et vaille que vaille,avance à petits pas dans sa tête fatiguée des idées se bousculent mélange de haine,de regrets,de peine et d'amertume le soleil réchauffe son corps vouté par la souffrance le visage émacié,le regard délavé de malchance accusé d'un crime qu'il n'a jamais commis 20 ans de sa vie perdus pour un âpre mépris il ne reconnait plus personne,la solitude l'habille de la triste habitude de vivre sans amitié lui,dont la bonté n'a d'égale que sa sincérité un vent léger l'enveloppe au gré de son errance ardu voyage vers un monde où l'apparence peut tromper le plus humble et le plus généreux les oiseaux de passage l'observent disparaitre au crèt d'une colline où l'espoir doit renaitre il aperçoit devant lui le coeur d'une autre ville où il espère trouver un endroit plus tranquille sans argent mais avec une profonde conviction qu'il peut prouver au monde sa nouvelle mission et reprendre à zéro ce qu'il avait bâti et qu'on a,par contrainte,injustement détruit mais l'espérance n'est qu'une grande ilusion un feu qui brûle la beauté sans aucune raison il croise des regards,robotiques simulacres dans son dos,il sent bien les murmures au goût âcre qui parlent de l'étranger,celui qui vient d'ailleurs d'un autre pays,une autre contrée,un autre lieu d'une autre race,d'une autre religion,différent d'eux et qu'ils villipendent comme un vulgaire bâtard trouvé dans une poubelle sur un quai de hasard il connait bien ces gens,ils se ressemblent tous solidaires dans l'erreur,l'ignorance,la bêtise il bute sur des refus,catalogué taulard serre les poings,reste calme,se présente partout la reconquête du droit de vivre décemment est longue,harassante,malgré l'acharnement au soir du premier jour il trouve enfin un gîte une étable sordide où la fatigue l'invite la nuit est peuplée d'êtres humains aux faciès animals un cauchemar,parodie de son procès,scène: salle d'audience,lumière vive,silence total le président,un boeuf en état de décomposition à ses côtés,les substituts,vieux singes hydrocéphales l'avocat de la défense,un petit loir portant lorgnons l'accusation,un requin aux longues dents acérées les jurés,11 moutons aux regards hébétés le public,des loups affamés venus la bave aux lèvres l'accusé se présente,menotté,pâle,dans l'attente et en très peu de temps monte une puissante fièvre pas d'alibi ni de circonstances atténuantes il ne peut qu'accepter l'inévitable chute dans l'abîme carcéral où il finit sans lutte le réveil est rude laissant sa place au doute malgré son optimisme et sa confiance en l'homme il reprend incertain sa misérable route au fil du temps s'égrène la force de combattre rendre des comptes sans éléver la voix se laisser entraîner à l'orée du n'importe quoi s'évertuer à grandir dans un monde opiniâtre qui ne gère qu'évidence,ordre et dégénérescence pourriture,indigence,duperie et violence il continue à croire qu'un jour il gagnera la course qui l'emmène avec pugnacité vers une terre saine où l'amour est un droit la tolérance une vision d'un futur sans lois sans interdits,sans dogme,sans règles établies par quelques dignitaires aux cerveaux ramolis qui se sont arroguer le droit de justifier la mort de celui qui ne peut se défendre. |
loreley89 | RE: ERRANCE. | Ajouté le 26/08/2008 à 14h39 |
TA poésie illustre quelque chose de violent et de méchant. On ne peut nier que l'erreur judiciaire est possible, dans un sens comme dans l'autre. Mais dans ce cruel dilemme, il y a quand même un lésé : la victime...et dans l'erreur judiciaire il y a deux victimes. Bravo X et encore merci pour tes poésies très imagées |
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