Carnet de Voyage II
Seb. | Carnet de Voyage II | Ajouté le 18/11/2007 à 00h06 |
L'Utopie, est ce loin me demanda t'on un jour, mais voyons c'est ici et ailleurs. Mais peut être qu’il faille que je vous entretienne de ce que l’Utopie, renferme en ces vertes prairies. En cette vallée escarpée ou s’écoule silencieuse une source paresseuse, illuminant vos yeux de milles éclats bleutés, et guérissant vos maux, et inondant de sa douce lumière vos songes les plus impénétrables. Un voyage sans retour est-ce un échec? où un exil? Je veux être de ceux qui disparaissent dans les jardins luxuriants de vergers efflorescents, où les fruits sont d’or, le soleil flamboyant. Je veux demeurer prisonnier de cette tour d’ivoire, boire dans la corne d’abondance de tout mon soûl, quitte à perdre la raison, en serais je d’ailleurs plus fou? Savez-vous que là-bas au fond du val, le soldat ne meurt pas? Il feint d’être mort pour fuir le combat, et bienveillante la nature trompe l’œil de celui qui sans aucun doute croit. Difficile à croire qu’une terre lointaine, foulée par l’homme puisse garder sa splendeur, son éternité. Mais n’ignorez pas que nous autres utopistes à temps partiel, on respecte nos hôtes, et que nos préoccupations sont à des années lumière des vôtres! Que notre richesse réside dans le seul fait, que pouvons traverser le miroir, pour entendre à loisirs de belles histoires où l‘homme se fait sage, intègre et humain. Conscient de notre chute on aime à y croire, tandis que vous devant vos écrans, vos êtes pâles, indifférents et par-dessus tout inconscient de n’être que le produit d’un système qui prends l’eau. Quand nos yeux se noient dans un verre d’eau, les vôtres cherchent à entrevoir dans les nuages l’écho, de celui qui absorbe vos prières, flattant son ego et qui ne vous renvoie que ce silence, alourdissant ainsi un peu plus vos fardeaux. En Utopie, on crève de faim, certes, mais on nourrit nos chimères, qui elles nous font planer à milles lieux de vos contrées oxydées, de vos terres austères! En utopie, le temps n’a pas cours, et on cours après l’espoir, comme vous courez après le temps dans votre monde. On travail à rendre nos âmes meilleurs, même si l’entreprise vous fait sourire, si le voyage est long, nous on n’y croit dur comme fer! Notre monde c’est un refuge, quand chez vous le brouillard déforme en formes invisibles les paysages, chez nous il danse avec nos ombres, et nos consciences font la gueule au bout des comptoirs. Nous sommes l’un et l’autre condamnés à la même fin, mais sur votre lit de mort auriez vous encore faim? Moi je veux mourir comme s’éteint une flamme, furtivement en chérissant l’espoir qu’une étincelle puisse raviver mon âme. Nous sommes conscient de la fragilité de notre égosystéme, notre marche à reculons ne fera pas avancer, nos problèmes. Croyez vous que nous sommes heureux de notre condition, qu’il soit facile de partir à toutes heures, de jour comme de nuit, courir dans ces vastes contrées ou nous n’avons comme tranquillité que ce que la raison veut bien nous accorder! Croyez vous qu’il soit aisé de sortir de notre torpeur pour venir embrasser l’horreur de votre monde déliquescent. Ne pas agir est un crime, je vous l’accorde et c’est bien cela qui nous opprime. Hier encore nous avons bâti une carte du monde et les hommes vivaient en paix, mais soudain claqua dans le vent le bruit sourd de vos détonations, car voyez on entend les échos de votre monde et plus tard je vous compterai le chagrin des nymphes quand je leurs révélai l’horreur féconde. Mais sommes nous dites moi, coupable de ce qui se trame pendant nos absences carcérales! Et si je reviens dans votre zone d’influence, que je sème mes pensées les plus utopiques, vos bouches venimeuses auront vite fait de me déguster à la table du banquet. Nous sommes coupables de tourner en rond, mais ne nous jugez pas trop vite car vos légions marchent de travers. En fait j’avive l’espoir, comme jadis les vestales choyaient le Feu Sacré! Je suis pour vous qu’un simple âne et vous chargez mon bat d’insultes fleuries, car votre carotte génétiquement modifiée me laisse de marbre dans ma stupeur de plomb, alors rageusement vous, vous écriez « Mon Dieu, Quel Con, que cet âne là! » Comme quoi de l’utopie vous embrassez certains traits, notamment celui de croire aveuglement. Alors dans de grandioses vestalies je ravive le feu en mes veines, ma bouche pleure de voluptueuses paroles qui vont frémir ma déesse, et mes yeux s’amourachent de cette si belle chimère. Ses cheveux tombent en cascade impétueuse sur le creux de ses reins, et mes mains s’agacent en marge de ses mondes souterrains. Aérienne elle survole mes désirs, effleure de sa langue mes soupirs. Infidèle elle charme mon cœur, qui las de mourir sans passion dans cet écrin de chair, bat la chamade à en faire rompre mes artères. Sur son chevalet elle tire mes traits, aquarellisant le ciel de mon Utopie de teintes pastelles et chatoyantes. Ma grise mine de mineur, se farde de sourire étincelants. Par trop de stress torturée, la morsure du pinceau fait renaître ma gueule flétrie! Et c’est si bon de se laisser mourir. La chaleur de sa peau, le parfum de cette fleur qui s’éveille, les sens qui s’émerveillent de ses atouts, de ses appâts! Suave elle m’ensorcelle, ô que de vertige, et ce précipice qui mon âme appelle! Quoique, je sais plus! Et ses mains pianotent sur mes fantasmes une partition qui fait vibrer mon ectoplasme! Ô ses griffes s’incrustent en ma chair concupiscente, comme pour immortaliser l’étreinte, et au blême matin ne me reste que les cicatrices de ces duels airains! Mais au fond ai-je bougé de cette plage? L’amertume qui vient comme cette écume sur la blancheur du sable, colorer les notes de ce carnet de voyage. Je veux croire que les mondes s’inversent, à un tel point que ne sache plus si il faille que je descende ou je remonte pour rejoindre la réalité. Ô c’est si bon, de flirter avec l’indicible, et les plus beaux mots si bien posés qu’ils soient ne pourront refléter la douceur de ces envolées là. Que sais-je, moi pauvre vestale utopique? J’attise les flammes de ce feu, pourquoi? Ô ces lignes par main seront-elles éternelles? L’Utopie est loin de mes yeux, l’aube dans son ballet matinal, balaye les nuages lourds et gris de mon cerveau endormi. La ville s’agite déjà, le tumultueux chaos s’installe à pas feutrés. Sur cette plage de mon feu, ne reste que de la cendre humide et malodorante, ce goût âcre dans la gorge, dans l’esprit! Voila ce qui me reste de mes voyages en Utopie! Ô éternel recommencement. Le renoncement de cette vague au pied de son affligeant destin, me rappelle ton implacable existence, et pourquoi je lutte! Car semblable à elle je n‘ai pas échoué sur le rivage, de peur d’ancrer mon inutilité sur une plage aride! Mais la houle nous renvois sans cesse et un jour on cessera, et un jour livide, la bouche écumeuse on mourra sur le sable, où ailleurs, l’âme naufragée, sur des récifs aiguisés. Ô je sais que mes rêves ont un avenir, et qu’un jour je chuchoterai à l’oreille de vos cités, moi j’ai trouvé la Paix, enfin candide j'y crois! |
loreley89 | RE: Carnet de Voyage II | Ajouté le 18/11/2007 à 17h45 |
moi aussi j'y crois....permets que je t'emprunte pour mon tableau..intitulé "où va la pensée" MERCIIIIIIII SEBBBBBBBBBBB.. |
Hubix-J.Felert | RE: Carnet de Voyage II | Ajouté le 18/11/2007 à 20h02 |
Salut Seb;que de fulgurance dans ce texte magnifique;cela me donne envie d'embarquer immédiatement pour Utopia et sans regrets...à plus. |
Seb. | RE: Carnet de Voyage II | Ajouté le 18/11/2007 à 23h21 |
merci à vous deux, bonne soirée |
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