Absences
Zigueuner | Absences | Ajouté le 18/03/2007 à 11h34 |
Tout le monde s’en souvient, le jour de ta naissance Tu étais là, vagissant, beau bébé, plein de vie Ils étaient contents de te voir, heureux de ta présence Il en est toujours ainsi à l’arrivée d’un petit... Mais plus tard tu a passé ton temps à être absent... A l’école, l’instituteur ne t’a pas vu souvent Tu courais les bois à poser quelque collet Pour un lapereau qui finirait en gibelotte ou civet. A l’armée ton adjudant se desespérait De l’exercice tu étais en permanence exempté A la garde, tu préférais la tiédeur de la chambrée Et il ne te connaissait que « présent couché »! Au labeur ton poste était un havre de tranquillité, Nul bruit ne troublait la quiétude de l’atelier, Qui donc se souvient t’avoir jamais vu travailler? Absent pour cause de santé était la raison invoquée. C’est vrai, à ton mariage tu es quand même venu Mais rappelle toi, ils t’ont longtemps attendu Après tu t’es rattrapé, la compagne de ta vie, Femme admirable, ne t’a pas souvent vu au logis. Aujourd’hui, plutôt que rester devant la télévision Tu coures encore les quartiers, loin de la maison Et sous la fraîche tonnelle du débit de boissons Tu roules les boules de pétanque avec tes larrons. Même la camarde qui hante les nécropoles Qui tapine dans les rues de la métropole Qui a coup de faux rageurs partout racole Même la camarde dis je, en est devenue folle! Toi qui t’es toujours assis sur les convenances Tu prétextes de ton âge pour justifier tes absences Tu n’aurais plus toute ta tête, toute ta connaissance Tu ries sous cape, tu nous sais de connivence! Tout est bon pour prolonger ton séjour ici bas Tu te plais parmi nous, tu ne t’en lasses pas Si une femme te dit oui encore, point ne refuseras Alors tu te planques, pourvu qu’on ne te remarque pas! Fi de chienne de garce de vie comme tu aimes à dire C’est pas demain que je vais partir, me laisser mourir On sait ce qu’on quitte, il n’y a pas de quoi rire Alors je reste avec vous, c’est mon seul désir!!! Mais grand père Zig, nous sommes tous d’acord avec toi Et cet hommage que je devais lire pour ton trépas Dans ma poche, bien enfoui sous le mouchoir restera, Esemble on rira de tes blagues et du récit de tes exploits. |
Lysée-Hodinia | RE: Absences | Ajouté le 18/03/2007 à 12h18 |
Bonjour à toi, Zigueuner ! Preuve sur cette Toile, est Que les Mots ( Merci d'Exister ) savent Exprimer Ce qui est Fort, vrai Avec Elegance, cet Admirable Respect !! Il est une Abscence Dont on ne souhaite pas l'Eternité Mais Elle est l'Evidence Qu'Il nous faut un jour, Accepter !! Pensées, Amitié Je dépose à tes pieds! Au plaisir! L. |
loreley89 | RE: Absences | Ajouté le 18/03/2007 à 16h25 |
Oh Zig ton poème est beau et généreux Et parler de toi, tu peux tu ne feras pas dresser les cheveux Ni baisser les yeux Simplement, à la fin de ton écrit, Il reste un sourire au coin des lêvres Et le plaisir de te dire et te redire MERCI |
Seb. | RE: Absences | Ajouté le 18/03/2007 à 17h06 |
Bravo Zig, simplement mais sincerement Bravo!!!!!!!!!! Au Plaisir Seb! |
ichanour | RE: Absences | Ajouté le 22/03/2007 à 12h54 |
Comme je suis à Paris, je n'ai pas bcp de temps pour faire des commentaires, j'y reviendrai plus tard, mais j'ai l'impression que ce poème est chargé de sens. Bravo |
Zigueuner | RE: Absences | Ajouté le 23/03/2007 à 19h04 |
Merci Ichanour de votre visite... De multiples sens dites vous? Je vais vous donner une ou deux clés si possible. Là « Absences » est pris au sens très large de nos petites démissions, de nos faux semblants , de nos petits arrangements . Et notre goût pour la facilité fait le reste . Alors le personnage est ici comme un archétype d’humain dont le souci serait de « passer entre les gouttes ». Car n’est ce pas il est bien difficile de n’être que des modèles édifiants et puis l’âge venant pour tous on est bien obligé de se dire que la faucheuse est à l’affût. Alors comme on sait ce que l’on a, et peu d’informations sur l’au delà ... Le grand père Zig est ici emprunté à Alexandre Breffort (les contes du grand père Zig) l’auteur d’Irma la douce. C’est un vieux « filou » mais tout le monde l’aime bien d’où cette invitation à rester parmi nous . Le sujet n’est pas d’une originalité folle, c’est le temps qui comme un rouleau compresseur remet les choses à plat. Alors accrochons nous ici bas, on sait ce qu’on a... |
mozart0919 | RE: Absences | Ajouté le 29/03/2007 à 21h57 |
Beau. Très beau texte. Une plume que je n'aurai pu faire. Rien n'a dire. Juste touchant. Mozart0919 |
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