Vagabondage Des Chimères 2 – L’Horloge Tictaque …
David Karape | Vagabondage Des Chimères 2 – L’Horloge Tictaque … | Ajouté le 24/02/2007 à 10h00 |
L’un, le deux et le trois – Je passe par corridors étroits : En marbre ils sont décorés, Mais la route est égarée Par une vaste colonne J’haïsse l’odeur du blanc qui décolore La vie d’institutrice. Le quatre, le cinq et le six – Je m’éveille des abominables cris C’est les cordes de ma vie-violon Qui s’arrachent violemment. Je les unis et je les colle Pourtant, c’est une mauvaise récolte … Mes oreilles bourdonnent. Le sept, et le huit, et le neuf – Nous sommes à la source d’un fleuve Qui coule en mépris Du destin que j’ai appris. Et qui hésite encore De son cours en tort … Sans raison. Le dix, et l’onze avec le douze – A présent je retrousse Ta jupe d'été Avec fragilité à l’échéance. C’est vrai que je t’ai Mais je manque de chance … Je veux s’enivrer. Le treize, le quatorze – C’est le code, c’est le morse. Ils sonnent dans ma tête – Penchée, abasourdie. C’est pourquoi je jete Des mots derniers à dire : Tout est gâchée. Le quinze et le seize – Je vois une vache qui s’engraisse, Le camembert aux lèvres, Avec la fièvre, Timidement mâchante Elle est bien préparée d’être un bon achat. Je vais le célébrer. On approche le dix-sept, le dix-huit – Ils peuvent et ils veulent jouir Mémorisant des sereins vacances – Le seul élément du réseau De mon ancien enfance, Qui n’était pas grisâtre. C’est la gare où j’entre. Le dix-neuve et le vingt – Faisant des émotions, les écrivant. Je me sens habituer D’éternuer Sur les hommes fiers Et robustes comme des pierres. La vie, est-elle juste ? Le vingt-et-un et le vingt-deux – Tous ces fruits que j’adore Je me rappelle Au minuit. Et j’essaie d’échapper Leurs odeurs odieuses … mais en vain. L’approche savante. Le vingt-trois qui devient le vingt-quatre – Nous sommes des mouches qui volent autour de Sartre. Chaque fois que je couche Lentement Je fais les adieux au demain Parce qu’on peut en dormant oublier Le mot de guet et se plier … Le vingt-cinq, le vingt-six, le vingt-sept – Nous vivons, nous mourons en cachette De cette incertitude censurée je vomis Et constamment je tue Ma volupté dans l’eau-de-vie : C’est un triste vaudeville, Dont je suis l’artiste. Le vingt-huit, le vingt-neuve, ils s’achèvent par le trente – Ces nombres tous je vous donne, je vous rende: Les éclairés ainsi que ceux qui sont à l’ombre – Comme un mouton de sacrifice, La loi d'airain Et le jeu de paraffine. Ma face m’encombre. Le trente et un, mais aussi les trente-deux, trente-trois et trente-quatre – Fatigué de faire du théâtre Je me tais, Je morde ma langue. Que j’étais? Le navire naufragé Ou l’espace blanc? Une âme âgée Au fond étang. Enfin, le trente cinq Je suis le sac Vidé Des idées, Déformé Désormais, Battu Par des cannes Rongé En dedans Et jeté Sous la terre … Je pris congé ! Et tu ? |
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