Tristesse
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vieillir ensemble |
Ajouté le 03/05/2010 à 10h58 |
Tu croyais la connaitre et pourtant...
Elle passe et repasse devant toi
Tous les jours depuis cinquante ans
Ensemble vous vivez, la vie vous partagez
Elle est ta femme, la mère de tes enfants
Dans la maison elle s'active, chantonnant
Ses "vas et vient" berce ton présent
L'habitude rythme la course du temps
Ta béatitude est ton tourment
Tu connais ses formes par coeur
Tu sais ses joies comme ses douleurs
Tu lis en elle comme dans un livre ouvert
Elle ne renferme aucun secret, aucun mystère
Son regard clair te sourie et disparait dans le couloir
Elle tourne, virevolte tout en te racontant son histoire
Sa journée de travail, ses collègues... plutôt rasoir !
Mais tu écoute, elle a juste besoin d'un défouloir
Ennui après platitude, les jours du sablier s'écoulent
Entré en dormance dans le lit de votre hiver marital
L'amour s'y love et bien au chaud se roule
Au fond de cet univers devenu carcéral
Mais un jour, rentrant un peu moins tard
Tu aperçois une scène dans le miroir
Ton petit monde explose, tu refuses d'y croire
Il te faut maintenant sortir du mitard
Le fantôme avec lequel tu vieillis alors prend vie
Te souffle à l'oreille que l'on t'avait menti
Que l'on ne connait jamais réellement les gens
Pas même ceux qui partagent notre ennui...
La féminité encore vivante
De ta compagne de ménage déambulante
S'offre aux caresses sensuelles et pressantes
De mains longues et insistantes
La scène te ramène à votre passé
Au temps béni de l'amour passionné
Pendant que le long de ta colonne vertébrale
Remonte soudain le désir primal
Il te faut maintenant renoncer
Aux idées préconçues, aux clichés
Ta femme est toujours vivante
Qu'elle ait vingt ans ou bien cinquante
Tu es aveugle ou tu ne veux pas savoir
Mais saches que d'autres hommes ont l'espoir
D'avoir à se cacher un jour au fond de son placard
En attendant ton départ... |
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