Présentation de" Notre vieille maison" de P.Lazadaes
bourgise | Présentation de" Notre vieille maison" de P.Lazadaes | Ajouté le 02/09/2006 à 16h59 |
Professeur libanais,il avait du fuir son pays en 1980. La France l'avait accueilli avec son épouse.J'ai eu le grand privilège de le fréquenter à Caluire dans le Rhône. Dans notre immeuble,ce couple était "nos anges gardiens". C'est le coeur serré que je tiens à vous présenter une des oeuvres de Pierre Lazadaes,écrit en 1987,un an avant sa disparition. NOTRE VIEILLE MAISON... C'était le "plein azur"et toute la montagne, S'y offrait aux regards,et le jour et la nuit; Au milieu de la ville,un faux air de campagne. Mais voilà!c'est le jour où notre"train"s'enfuit. C'était une maison tapie dans la verdure, Ce n'était pas la nôtre et nous n'étions ici, Que d'humbles seviteurs aux soucis de la porte, Ce fut réellement un bien grand souci. Or le temps est passé,les peines,peu importe, Il est rare de voir un bonheur qui dure. Nous l'aimions,mais surtout,pour sa grande fenêtre, Qui ouvrait sur le ciel et sur des frondaisons, D'un volume inoui,tout en laissant paraître Les"monts d'or",comme fond,pour barrer l'horizon. C'était,au jour mourant,une splendeur changeante, Chaque soir apportait un spectacle nouveau. Vautré dans mon fauteuil,la"lanterne"indigente, Ne montrant qu'un spectable,affligeant de niveau, Je contemplais ce ciel,où toutes les nuances Jouaient entre or et bleu,vermillon et grenat, Avec,en contre-jour,des violacés intenses, Pour le déclin de l'astre en pourpoint d'incarnat. Il y avait aussi,forêt en miniature, Un bouquet d'acacias aux fûts un peu serrés, Formant allée secrète,avec comme clôture, Des noisetiers touffus s'étalant jusqu'au pré. Je dis le pré,non somptueuse pelouse, Depuis longtemps déjà,la sauvage au gazon S'efforçait de répendre,avec beaucoup de mousse, Du pissenlit partout,pâquerettes à foison. Suffisamment tondu,c'était très vert quand même, L'immeuble était modeste,accablé de balcons, Des loggias si l'on veut où jusqu'aux jours suprêmes, Pendaient échevelés,pétunias,géraniums. Le"revers",affublé de marines coursives, Avait l'air d'un steamer mis en retraite à quai. Des tilleuls,des bouleaux,à l'ombre un peu lascive, Formaient un joli mail,pour jouer au croquet. Personne n'y jouait,peu à peu les voitures S'insttallaient à la place où les boules manquaient. Une vieille maison et deux ou trois masures, Donnaient à ce faux mail,l'air d'un hameau tronqué. Et sous le marronnier,le platane en terrasse, Les dames regardaient les voitures passer, Leurs petits chiens jappaient ou poursuivaient des traces Dont,seuls,ils connaissaient l'odeur qu'ils y chassaient. La nuit était silence et le champ des étoiles, Qui se voyait très bien,de la place où j'étais, Continuait sur terre,en transperçant les voiles, D'un brume de Saône,surtout les soirs d'été. Les monts d'or scintillaient de leurs miliers de lampes Un enfant de cyprés pointait devant chez nous, Des revrbères bleus s'accrochaient à des hampes. Quand il venait d'ouest,le vent se faisait doux. Et au petit matin,souvent jusqu'aux limites Du parterre à graviers,un écureuil venait Grignoter la noisette et..frout!,s'en allait vite, Comme s'il eut volé,le trésor qu'il tenait. C'était"notre maison,pendant neuf ans ou presque. Pleine de braves gens,mais les jeunes changaient Très souvent.A l'étroit,ou d'humeur fantasque, Ils venaient,ils partaient,peu ou pas rérangeants. Cependant le temps passe et il amène l'âge, Où il faut s'arréter de mériter son pain. Nous voilà repartis-Nouveau pèlerinage- Serons-nous mieux ailleurs?Nous le verrons demain. Adieu tous nos amis,visages d'habitude Rencontrés dans le hall,au hasard des matins, Pour un petit blabla,chassant la sevitude Pour en faire amitié. Tel est notre destin Nous n'osons vous nommer,vous qui fûtes des anges, Pour notre triste exil,sans enracinement. Avec tant de bons coeurs,les problèmes s'arrangent, Nous n'oublierons jamais autant de dévouement. MERCI D'AVOIR ACCEUILLI PIERRE LAZADAES ses oeuvres |
bourgise | RE: Présentation de | Ajouté le 02/09/2006 à 17h15 |
Prière de bien vouloir excuser les queques fautes relevées,imputables à mon étourderie. |
Lysée-Hodinia | RE: Présentation de | Ajouté le 02/09/2006 à 18h49 |
Bonsoir, Bourgise ! Tes fautes sont excusables, ne t'inquiètes pas ! Ici, chacun fait des fautes d'étourderies : nous pianotons trop vite, sans prendre le temps de regarder ce que l'on fait! Magnifique écrit! Merci de nous le faire partager! Les détails, les images sont mis en évidence avec réalisme que l'on imagine le décor et en plus avec une petite touche humoristique... La fin est habillé de sérénité avec un coeur ouvert en grand de part cette humilité de ce monsieur d'être reconnaissant aux sourires, aux gens rencontrés, à ces petites amitiés créées! Superbe message sous les mots! |
emera | RE: Présentation de | Ajouté le 02/09/2006 à 20h46 |
Le poème est merveilleux ,tu nous fais un fabuleux cadeau et tu rends un bel hommage à l'auteur.Ce texte laisse à penser que j'ai encore du chemin pour un jour égaler un tel travail . Il y a des jours ou l'on se sent tout petit devant la qualité du vocabulaire et la tournure parfaite des vers d'écrivains talentueux tels que ton ami.Merci. |
loreley89 | RE: Présentation de | Ajouté le 08/09/2006 à 19h38 |
Bonsoir Bourgise, si tu veux bien, j'emprunte encore un de tes poèmes, qui illustrera si bien mon tableau..merci de me l'accorder :) |
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