LA GRAND MERE QUI GEMIT
emera | LA GRAND MERE QUI GEMIT | Ajouté le 10/07/2006 à 16h52 |
Elle est là ,dans son fauteuil à bascule, ses mains osseuse convulsées sur son tablier.De la tete à la rotule, il parait que tout a flanché. Elle fixe sur la table le vieux pichet, les enfants mangent et rient. Le vieux cantou crache sa fumée, personne n'entend la grand-mère qui gémit. Ses veines bleuies par les anciens labeurs roulent sous la peau diaphane. On partage pain , vin , beurre, on fouille les tiroirs, on profane. Ils ont semé dans la chaumière photos , vaisselles , vieux souvenirs, sans une pensée pour la grand-mère qui n'en finit plus de gémir. Sa mémoire lui revient à présent. Elle revoit les amis perdus avec l'age , le mari , les enfants,les travaux des champs, en se concentrant d'avantage. La bouche et les yeux clos pourtant, elle vit , elle voit , elle sent, les blanchisseuses au lavoir,chantants et les petits bals qu'elle aimait tant. Et tous , de manger et de rire, de piétiner le passé , les sentiments, sans un regard ni un sourire pour leur pauvre maman. Ils ont chargé voitures , cartons et bras de meubles , bibelots et vieux bas. On jette , on donne , on garde , on trie le passé de la grand-mère qui gémit. Personne n'entend nul gémissement que ceux du fauteuil grinçant. Le regard à la fenetre la grand-mère s'entete dans ses clichés illusoirs , ultime énergie née du désespoir. Et la grand-mère a penché sur le coté ses reves , pensées , images d'antan dans un petit mouvement discret: personne n'entendra plus de gémissement. Seul le fauteuil ,d'avant en arrière murmure encore: Vous lui avez fait mal ! Vous lui avez fait mal ! Vous lui avez fait mal ! |
Lysée-Hodinia | RE: LA GRAND MERE QUI GEMIT | Ajouté le 10/07/2006 à 18h25 |
merci pour ton "comment'" pour ma main bienfaîtrice( humilité:j'en ai à offrir - effervescence : ça me fait penser à un médicament, tu me fais sourire - inspiration : j'ai des cahiers remplis( si tu veux visiter mes poèmes sur les pages précédentes depuis le 20 juin dernier) - compose plus vite que mon ombre: je ne suis pas "lucky luke. - mais j'aime écrire depuis longtemps et j'ai de la réserve! pour en revenir maintenant à ton charmant poème de cette "mémé": c'est beau comme hommage!le fauteuil à bascule m'amène vers l'ancien temps! -"on profane": il est regrettable de voir que parfois, la descendance pille, fouille sans coeur, détruit, jette, vend les souvenirs!attristant! - les blanchisseuses au lavoir: c'est beau : je vais avoir la petite planche de ma "grand-mère" quand elle allait laver son linge comme cela, et ça j'y tiens! mes tantes l'ont compris, je suis très attachée aux petites choses, un objet, une photo, un souvenir, ça parle, c'est parfumé de ce passé qu'il faut préserver même si cela peut paraître insignifiant! la personne partie vers les étoiles est ainsi près de nous! je m'arrête: ma sensibilité prend le dessus, car là, j'ai des émotions qui remontent en surface! bravo! emera! j'attends ton prochain! |
liston | RE: LA GRAND MERE QUI GEMIT | Ajouté le 12/07/2006 à 00h11 |
Le fauteuil, les meubles, bibelots, remontent du passé, de celui de la grand-mère. L'Amour que tu exprimes cache un silence atroce, silence, car il s'agit d'un Amour vrai.la grand-mère est la mémoire fidèle de l'Histoire, un témoignage authentique. |
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