Terre, à califourchon...


motscoeur Terre, à califourchon... Ajouté le 26/06/2011 à 23h52

Ne me touchez pas !
J’erre, le cœur en quarantaine.
Maladie si peu rare, à en croire les vendeurs patibulaires de bonheur. Faut-il que je me contente des coups d’une quintaine, en attendant doucement la cinquantaine ?
J’ai fini de m’élancer sur les lices de la mort en coulisse.
À trop courir le temps à l’envers, hier, mon fier fougueux destrier a perdu quelques fers.
Boitant, il était temps que je me glisse, à l’instant, tout contre son flan.
Une Dame agite son foulard un peu trop tard… j’ai les tripes à l’air dans le brouillard.

Le passé tout au bout de ma lance, les fesses blanches dans la boue, je m’agrippe aux rênes de la raison souveraine…

A bout, respirant dans mon armure, je risque un murmure, puis deux, puis trois… sur mes lèvres, un goût de mûre griffe l’homme que je suis, perdu, d’âge mûr.
Mis à nu, dénué de ma cote de maille, les badauds se raillent de voir un prince ordinaire plus léger que la paille.
Jetant ma double peau à la ferraille, je songe au temps des semailles, chevalier, le cœur en pagaille, un peu de grain au creux de la main.

Les sillons sont un frisson.
Les champs de bataille labourés, de mon soc, sont un choc.

Je me roule dans la terre nourricière et balance mes arcades sourcilières dans les sages saisons conseillères.
Une guérison pointe à l’horizon ?
Terre mère, téméraire j’étais, à fouler tes gazons j’en avais perdu la raison.
Apprends-moi le chant des oisillons, la crécelle des grillons, le bourdon des abeilles et leur miel.
J’ai soif…un peu de toi dans la mare de mon cœur en exil, remonte à la surface de mes idées moires en péril.
Entre mes jambes tu trembles. Il semble que je te ressemble.
Je ris dans tes jupes.
Mon armoiries tu es.
Je t’ai dans la peau, au trot, au galop.
Je t’aime trop…



Grand Jacques RE: Terre, à califourchon... Ajouté le 28/06/2011 à 22h36
Est-ce la confession d’un homme au cœur usé par l’amour, qui a trop navigué, trop vécu de naufrage ?
Tu as trouvé ton havre de paix, ton port d’attache, ton île aux trésors, ton bel amour, celui qui va t’apprendre à voir se lever le jour

Tu nous as manqué, mais quel retour !!

Amitié mon frère G.J

Plume
© Indigene Poésie 2003-2019. Tous Droits Réservés.