Divine colère


calmeconcert Divine colère Ajouté le 08/04/2012 à 14h08
Tu tempêtes, tu vocifères,
tes mots sont des couteaux,
tes yeux pointus sont noirs,
ton sourcil d'épines taquine ma figure.
Bric-à-brac des horreurs,
ta bouche est un poisson qui s'étrangle hors de l'eau.
Je frissonne et j'ai peur, ta colère est un bloc.
Je frissonne et pourtant je suis déjà partie.
Ta voix est un sillon que je suis dans le ciel.
Un beau ciel de matin, tout frais et transparent.
Il y a sous tes mots des feuillages bruissants,
une exquise douceur savourée par moi seule.
Ta voix enchanteresse me berce et me caresse.
Ô la douce faiblesse ! Ô la triste brisure !
Reprends vite ton souffle guerrier plein de vaillance ! Qu'une nouvelle pluie encore s'abatte sur moi !
Des notes dorées, miroitantes, subtiles,
je voudrais toutes les attraper !
Ho les jolis papillons !
Les akènes à aigrettes !
Les poussières d'étoiles !
Parfois, tu sombres dans le grave
et je dévale un toboggan de nids d'oiseaux,
je suis l'oiseau dans un nid de paille tiédie,
enfoui dans les plumes somptueuses de ta voix.
Et puis tout s'arrête ! Déjà ?
Tu me fixes, un peu las, un peu désabusé.
J'imagine alors que ta voix est ce triste terrain vague où j'accroche des lampions.
Plus doucement cette fois, tu égraines tes sons
et la mélodie me reprend,
ta voix me saisit encore et encore.
C'est un murmure de pistils sous le vent,
une folle féérie d'arbres s'entrouvrant,
craquelant dans les sous-bois de mon âme.
Elle me parle sans mot pourtant portée par des mots.
Les mots ne sont plus les notes
mais plutôt la partition sur laquelle je peux lire l'invisible volupté de ton être.


Plume
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