Petit marché du matin...
motscoeur | Petit marché du matin... | Ajouté le 22/02/2011 à 20h55 |
Sous l’édredon et le bonnet, à peine éveillé, Le frottement de l’allée ensommeillée, Balayée par le rituel d’une grand-tante, Me souhaite une bonne journée, pétante. Dévalant le grand escalier, les yeux croutés Par la nuit fraiche et mes rêves, ravigoté, Je me colle au bol de lait et son Banania. Dans un coin, bouillonnent des rutabagas. Un peu de vin, dans la soupe de pain, Sonne l’heure du matin. Petit galopin, Je vide le pot d’urine dans les latrines. Au fond de la cours, coulent les matines. Le lavoir déborde sous le poids du linge usé, Le battoir assomme la crasse infusée. Les mains plongent au fond de l’eau, Ses clapotis me chatouillent, rigolos. La raie de côté, gominé, pour sûr je suis prêt. Armé de cabas vides souriants, fin prêts, Bouches ouvertes, gobant la moindre mouche, Je guette Annette, poulette que rien n’effarouche. Le portail passé, après qu’il ait grincé, Je serre sa main, le petit doigt pincé, Ignorant l’autobus, pédibus-jambus, Dans ses jupons balancent nos cubitus. Foulant la pente, le trottoir dégueule Son eau dans le caniveau, bégueule, Mon binôme lève les yeux au ciel, Entraine mon cœur de môme existentiel. Un court arrêt chez monsieur le curé, Un signe de croix, un pater noster susurré, Dans la fraicheur des bancs biens rangés, Il faut me taire pour ne pas déranger. Enfin, la place des États-Unis est accostée, Les marchants réunis vantent leurs étals fruités, De pommes, fenouils, et choux verts luisant, L’œil d’un poisson volant, cligne, séduisant. Bien pesé, dans la sciure étalée d’un boucher, Je traverse le petit marché, à grandes enjambées, Le cœur léger d’avoir acheté ce qu’elle voulait, Sur la liste encartonnée, à grandes foulées. Pas de frigo, encore moins de congélateur, Jour après jour, le temps triomphateur Rythme la bouchée accrochée au marché, Que les hypermarchés vont dénichés. |
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