Sommeil éternel...
motscoeur | Sommeil éternel... | Ajouté le 21/02/2011 à 21h36 |
Sous le chêne blanc, un petit somme, M’assomment, petit bonhomme, Les rêves, rouges, à dormir debout, Bougent et me poussent au bout. Un gland tombe sur la tombe De mes ans, feus, en hécatombe. Une racine millénaire, mes reins Chatouillent rinforzando, m’étreint. Dodo, pour fuir la matière altière, Carnassière, fière, dans la glacière De ma vallée scintillante, hibernante, Dans le trou d’une marmotte sifflante. Attendre le printemps, en somnolant, Au flan douillé d’un ours grommelant, Les taupes en deuil, dans le noir, écopent Le seuil de mon judas hypermétrope. Dormir pour toujours, sans voir le jour, La tête dans l’abat-jour d’un séjour Éternel, constellée d’un vol de vautour, Pour seule compagne, la mort alentour. Les hyènes grignotent un de mes orteils, Puis deux, puis trois, me tiennent en veille, Sur le billard bleu étroit de l’échappée bel, Aux doigts froids de la vie et son scalpel. Il est l’heure, ha la bonne heure et son leurre, Le soleil, et sœur la lune, réaniment de lueurs, Mes yeux en pleur, et leurs frayeurs, Sous l’aile en fleur d’un aigle carillonneur. Le glas et son branle bas de combat, Caressent mon épaule et son bout de bras. Le tocsin s’éveille et me voue à tous les saints, Fantassins dans le bassin et ses oursins. Sur le coussin de mon dessein atteint, La veilleuse, silencieuse, à bout s’éteint, Dans la cave à vin, mon corps embouteillé, En vain, reste à tout jamais ensommeillé. |
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