Terre !
motscoeur | Terre ! | Ajouté le 02/01/2011 à 22h55 |
Après des mois de cabotage, A m’empanner dans les cordages, Les goélands, dans le sillage, Annoncent la fin du voyage. Barbe rousse, de sels, constellée, J’agrippe la barre, déboussolé Par le vent du large, compagnon De route complice et grognon. Capitaine, à l’ombre des voiles, Le cœur enflé, dévoile, À ton approche, captivé, Ta part de trésor éprouvé. Pas d’or, ni de perles volées Dans le cal de mes mains désolées D’avoir hissé, pour t’échapper, Le génois de mes doutes endrapés. Ma longue-vue guette l’horizon. La goélette en dérive, la raison Retrouvée, lâche le tourmentin, Dans l’aquilon, au petit matin. Quelques sirènes insistantes, Mordillent la poupe hésitante, Pour peu encore, harcelantes, A contre courant, plongeantes. Terre ! Le gabier aux aguets, Annonce la nouvelle qui égaie. Peu ou prou tremblant, à la proue, J’attends le mal de terre, à genoux. Déjà les odeurs de prairies, de lilas S’immiscent à la cime des mats, Caressent mon nez, embrumé D’embruns, de ton cou parfumé. Tu m’attends, ou peut être pas, Je redoute un instant tes bras, Et pourtant désire tant les draps Frais, défaits et bordés cent fois. Sans grappins, j’aborderai ton cœur, Ni sabres, ni mousquets, seule une lueur Dans ma soute, pour éclairer mes câlins Qui, cette nuit,te couvriront sans fin. |
Grand Jacques | RE: Terre ! | Ajouté le 02/01/2011 à 23h17 |
Heureux petit frère que tu aies pu aborder le rivage de ton île amour après des mois de turbulences, de vents contraires, de coeurs à l'envers. Ce n'est pas toujours facile sur de frêle esquif d'éviter récifs et chagrins Amour et poésie, pour toi c'est bien parti... |
ABRACADABRA | RE: Terre ! | Ajouté le 04/01/2011 à 00h21 |
"Les conquérants : Terre... Horizon... Terrorisons !" [Jacques Prévert cordialement papy robert |
Hubix-J.Felert | RE: Terre ! | Ajouté le 06/01/2011 à 21h06 |
Tu es sans doute un bon terrien qui a le pied marin, voire les deux. Tu nous emmène au gré de mots sur ton bateau - poème au large de la terre - imagination et l'on voyage décidément, agréablement bien. L'air y est pur, l'océan magnifique dans sa transparence colorée et l'on devine au bout de l'horizon, celle qui t'attend impatiemment, une larme à l'oeil. C'est toujours un plaisir de lire ce genre de poésie. Amicalement.H. |
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