Au large de ton coeur


motscoeurs Au large de ton coeur Ajouté le 14/10/2010 à 20h10
Au large de ton cœur


L’imprudence de ces mots est à prendre avec des pincettes.
Ils sont l ’envers secret de ma cachette,
Que je te livre, sincère, dans une ruelle discrète,
Soucieux de ne laisser échapper aucunes miettes.

On a beau dire, on a beau faire,
Les sentiments, ici présents, ne peuvent se taire.
J’ai beau essayer, sans conviction, qu’ils se terrent,
Ils résistent au centuple dans un bol d’air.

Il faut me rendre à l ’évidence,
Quoique tu penses de ce que je pense,
J’apprécie même l ’ombre de ta présence,
Qui tremble mon être dans tous les sens.

Voici à mots dire l ’espace de mes non-dits,
Qui intimement dépasse les on-dit,
Dans l ’univers hermétiques des interdits.

J’aime ta voix quotidienne qui me dit.

Je te connais si peu, accoudé au bord de ma fenêtre,
Devinant ta silhouette lointaine, au bien être,
Je veille à ne pas laisser transparaitre,
Les flots surprenants, échappés de mon être.

A la vue de tes pieds nus, aux sandalettes écarlates,
Accrochées, au détour, mes pupilles se dilatent.
Je tire les rênes de mon cœur qui se hâte
De clamer l’innocence de ce qu’il miroite.

Exquise, sur le gâteau, la cerise
De ton élégance, filante , qui fond à petit feu ma banquise.
Aux plages brulées, par le soleil des Marquises,
Je m’échoue, conquis par surprise, à en perdre la bise.

Ton sourire en coin, aux embruns timides,
Cache des fleuves souterrains fluides et limpides.
Hésitant, aux berges de tes eaux intrépides,
Je n’ose m’hasarder à descendre tes rapides.

Ta chevelure aux vagues blanches étincelantes,
M’invite à contempler le reflet d’une sagesse débordante.
Je plonge immergé dans les bruines ruisselantes,
De ton charme rieur, aux écumes envoûtantes.

Dans ton regard franc, et généreux à souhait,
Que nul même n’y peut résister,
Je me laisse emporter, s’il te plait,
Au risque incontrôlé de me noyer.

Et pourtant, même si tu baissais la garde,
Au large de mon cœur qui s’attarde,
Je sais que le monde nous regarde,
Me sommant de prendre garde à l ’écharde.

D’une lueur pâlotte que je découvre,
Fragile, aux écueils de mon cœur qui s’ouvre,
J’attends sans force d ’espérer, que l ’horizon divin s’entrouvre,
Pour me cueillir, loin, d’e cette passion douteuse qui m’éprouve.


Plume
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