Quand Harry Jeee rencontre Sally Beee.(pause prose).


Hubix-J.Felert Quand Harry Jeee rencontre Sally Beee.(pause prose). Ajouté le 05/08/2010 à 17h04
Dans ma maisonnée quimpéroise,qu'un père oisif n'aurai pu se payer,sur mon lit-pouf,devant la photo d'une molaire que j'avais perdu à 10ans,en croquant hardiment un galet d'Etretat,trop tard pour m'en apercevoir,je me souviens...
C'était à l'époque crétacée où je potassais mon anglais avec un onglet,un oncle Camarguais et un ongle incarné par mégarde,par un gars dément du Mans dûment payé après 22 Heures gazéifiées et méthodiquement,je niquais l'incisive institutrice triste et paranoyée dans le lac des soupirs figés une nuit zézayante où j'essayais vainement de fermer ma braguette pour cause de quarantaine de carambars piqués à l'épicerie ritale de la rue des Dadaïstes,dans un dédale de hurlements adultes,cris et plaintes au comptoir,devant trois demis à moitié vides,un flipper gameoveré,un ronfleur de Honfleur,rond de la veille de la Trinité moins vingt pour cent de cendres et un pourboire déjà bu,entre nous.
Je subodorais une odeur de soufre soufflant sur les visages déconfis des villageois sans joie,dans un virage en colimaçon où je m'assieds souvent,suivant des yeux le vent envieux qui enveloppait de tendresse les vieux aux sourires édentés,aux rides azuréennes où leur jeunesse fut d'insousciance,de fêtes et de soleil,attendant,les bras croisés dans les poches pleines de sucreries ridicules qui me coulaient sur les genoux,poux,cailloux,mais hibou le café et foutu il sera quand on le saura.
Vaurien,garnement,voleur de caramel mou...,qu'entendais-je ainsi,penaud,peinard,au hasard de ce jour déplorable où les érables minables se dénudent en silence entre le va-et-vient des soldats en perm,bourrés d'informels rêves d'évasion vers un atoll pacifique où l'oisiveté est reine et les rois fainénats.
Néanmoins,je me tenais à carreau,sur la margelle d'un puits sans fond où la neige de l'hiver précédent ruisselait en poudre dans un abîme sans écho,en machouillant mon remord à la menthe,pour mon haleine future,que je voulais saine et limpide comme un mensonge d'enfant imaginatif,hâté d'en finir avec cette culpabilité bidon habilitée à devenir oubliable.
Je décidais d'user d'intelligence sélective pour contrecarrer les plans,talons d'Achille des chiropracteurs,détecteurs de vérités détournées,rudimentaires amorphes fromenteurs,spécialistes es calculs mentaux laids et persiflages flagrants en filigranes,graves vociférateurs facteurs fédérateurs,rateurs de fêtes,frêles éléments de l'incommensurable bêtise humaine,attisée par la haine de la laine fraiche des pêcheurs du vendreei,vendeurs d'édits dédicatés par le F.C.Nantes,qui ont cette pénible habitude de vouloir toujours croire qu'ils détiennent le pouvoir de tout savoir et d'avoir raison.
J'entrepris de me rendre à la soiré déguisée de la MJC de mon quartier.
Je m'étais habillé en Adam,avec ce froid sec qui me donnait la chair de poulpe et,quand j'entrais,décidé,dans la salle de danse dense,deux gars décalaminés aux forceps me regardèrent comme Lagardère regardait,jadis,son épée hors de son fourreau.
Ils me sourièrent jaunâtrement et j'aperçus alors,assise en quinconze sur un cousin Germain,ma petite copine Sally Beee,qui tricotait un bonnet pour Anne,sa cousine Albigeoise.
Je la dévorais des yeux sans modération et ma feuille de vigne s'en ressentait.
Elle ne m'avait pas vu arriver,comme d'ailleurs elle ne me voyait jamais lorsque ses petits doigts agiles s'agitaient en cadence autour des aiguilles.
Je me demande si Adam portait une montre?
Je lui dis bonsoir en braille pour qu'elle m'entende correctement,mais son regard était aveuglé par la mécanique répétitive et hâtive de son travail manuel.
Je suis dons allé à la buvette open et j'ai consommé un verre de punch coco pour la première fois.
J'ai ensuite vomi dans les urinoirs pour la première fois.
Et puis,en fait,Sally Beee,c'est pas vraiment ma copine,mais c'est un peu comme si ça l'était,quoi.
D'ailleurs,ça l'a été après que je l'ai embrassée pour la première fois,que je lui ai peloté les fesses pour la première fois et que j'ai reçu par chronopost une baffe dédicacée à cinq doigts sur la joue pour la première et dernière fois.
Elle et moi,on n'est pas resté longtemps.
Surtout moi.
Après,c'est une autre histoire...
Disons que,en résumé,c'est au moment où,nous promenant,main dans la main,le long des quais déserts de cette nuit inouïe que même un inuit ne pourrait oublier,qu'elle s'est arrêtée et,me fixant de ses yeux bleus que je ne pouvais distinguer dans ce noir obscurcissant ma vue déjà affaiblie,elle me dit,d'un ton naturel:"...Tu sais,Harry Jeee,moi aussi j'adôôôôôre Pierre Desproges!..."
Là,j'ai craqué...


Berrysime RE: Quand Harry Jeee rencontre Sally Beee.(pause prose). Ajouté le 05/08/2010 à 18h57
M.Hubix, la virgule, M. Hubix, apprenez d'elle, et tel qu'ici, M.Hubix, qu'elle s'ensuit d'un espace.
Certes, espace point tant piranèsien, point tant à la Raymond Roussel ni à la Facteur Cheval tel que vos dédales délicieusement stéréovolumétriques semblent les affectionner, mais un espace type-holographique, merde, quoi !
(ça y est j'suis foutu, j'me suis fait une réputation d'emmerdeur en 2 jours...)

Berrysime RE: Quand Harry Jeee rencontre Sally Beee.(pause prose). Ajouté le 05/08/2010 à 18h57
M.Hubix, la virgule, M. Hubix, apprenez d'elle, et tel qu'ici, M.Hubix, qu'elle s'ensuit d'un espace.
Certes, espace point tant piranèsien, point tant à la Raymond Roussel ni à la Facteur Cheval tel que vos dédales délicieusement stéréovolumétriques semblent les affectionner, mais un espace type-holographique, merde, quoi !
(ça y est j'suis foutu, j'me suis fait une réputation d'emmerdeur en 2 jours...)

Hubix-J.Felert RE: Quand Harry Jeee rencontre Sally Beee.(pause prose). Ajouté le 05/08/2010 à 20h48
Cher Berrysime, je vous donne tout-à-fait raison, sur ce point qui, comme d'habitude, m'échappe toujours.Je n'ai pas l'excuse d'une pression quelconque, ni d'une envie pressante, ni de rien d'autre en particulier, qui pourrait laisser croire que je n'en ai cure.Je ne fais jamais attention aux espaces, si bien que j'en viens, comme vous, que j'adore l'astronomie et que le mois d'août est propice à de très belles observations des étoiles.Quant à la virgule, c'est elle ou moi!Merci de ces précieux conseils, que j'aurai vite fait d'oublier, malheureusement.Amicalement.

Lysée-Ho ! RE: Quand Harry Jeee rencontre Sally Beee.(pause prose). Ajouté le 06/08/2010 à 07h24
Bonjour Hubix !

Quimper ? très belle ville !

Qu'importe si la chaumière est pauvre, l'important est d'y vivre bien et en harmonie !

C'est touchant les souvenirs : le temps des bonbons, des filles, des bétises, de l'insouciance ....

Habiller en Adam? Voyons ! Y'a des ha de vignes en Bretagne? faudra que j'y retourne pour me rappeler ..
T'as les fougères des Monts d'Arrée ... plus chatouillant sans doute !

Le Poulpe est très tendance cette année ...!

Adam avait-il une montre ? pas en son temps, évidemment! Mais il faut faire vivre ses histoires avec l'ère où l'on est .. aujourd'hui, Adam est high tech, I.pod et tutti quanti.. demain ??????

TU ES PUNCH COCO , ET LE CIDRE ? ALORS ?

Harry et SALLY !! Cinéphile dans les mots... Tu emmènes toujours ton lecteur ...

Bie, je mangerais volontiers une crèpe caramel salé, moi ...!

Au plaisir ... L.



pucci-lena RE: Quand Harry Jeee rencontre Sally Beee.(pause prose). Ajouté le 06/08/2010 à 10h48
la suite de la vie en (p)rose de l'alien-né Harry Jeee...titre cinéphile, souvenirs personnels(?)...l'insousciance de l'enfance, souvent faite de jeux, d'oisiveté, d'imaginaire...et puis, Sally Beee...est-ce une abeille?...la rencontre...c'est drôle et touchant à la fois...une suite?...

loreley89 RE: Quand Harry Jeee rencontre Sally Beee.(pause prose). Ajouté le 06/08/2010 à 11h39
....et moi, la "groupie" ...je te dis "c'q tu écris bien Hubix... et pour tout te dire, ce soir là, j'étais dans la salle, oùtu entras ainsi déguisé...mais tu ne me vis point, car, moi, j'étais déguisée, en points de suspension, et je lévitais...sur la scène, entre les vers pleins et les bouches déliées...

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