DESSEINS AUTONOMES.


Hubix-J.Felert DESSEINS AUTONOMES. Ajouté le 07/06/2010 à 23h02
Je suivais la suite en la mineur
d'un con servile multiplicateur
quand un gong s'exprima violemment
contre un solo de luth en blanc.

Je repassais un passage à niveau
retardant l'avancée d'un pied-bot
quand s'ouvrit une bouche d'égout
devant mon ombre,si loin de tout.

Je mesurais le temps à perdre
devant Ubu,me disant"merdre!",
quand une étoile me traversa
le coeur,le corps et vice-versa.

Je farnientais sur un nuage
accompagné d'une jeune fille sage
quand un éclair zébra le ciel
luminescent,soufflant son fiel.

Je téléphonais au monde futur
télépathisant au moindre murmure
quand un clone interprète à l'envers
fit exploser l'audimat en enfer.

Je poétisais à une femme à mie
devant un four chauffant la vie
quand la nuit coupa le courant
de mon P.C. en plein élan.

Je descendais un rosé décent
dans la douceur du soir présent
quand un policier bouché du nez
m'alpagua sans aucun procès.

Je schématisais mon avancée d'âge
tout en lévitant à chaque péage
quand un géomètre entra par hasard
dans le reflet go de mon A miroir.

J'étais en avance sur l'étant donné
où le déjà vu m'avait précédé
quand le temps comptant m'offrait un sursis
en ralentissant mon état d'esprit.

Je lisais la lune dans les yeux du soir
au jeu de l'oisif qui broyait du noir
quand l'aube amusée ouvrait la fenêtre
aux rayons comiques,en petites lettres.

Je brassais serein dans les flots de l'Ain
en pensant à l'autre et son tour de rein
quand un poisson-chat échaudé mouilla
aux côtes ancestrales d'un cheval de Troie.

Je croquais des mûres qui n'écoutaient plus
que le son des cors qui s'arrête au Q
quand un fourmilion bourré comme un coing
aspirait l'écho rieur des babouins.

Je croisais les gens bondissant de joie
à l'angle du ciel et d'un feu de bois
quand apparaissait au bris d'un miroir
le visage inquiet d'un caterpillar.

Je repeignais d'or la lumière du jour
pour,sans dire un mot,déclamer l'amour
quand la nuit jalouse,noircit le tableau
plombant de surcroit l'Ida...l'Idaho!...

J'osais caracoler en tête d'un possible
cheminement verbal laconique et risible
quand un philosophage apnéiste diligent
trancha ma mélopée en quart de but en blanc.

J'idéalisais l'art du poète en souffrance
dans le soubassement de sa crâne violence
quand l'envie me prit d'une ultime pirouette
pour finir en beauté et non cacahuète.



puccilena RE: DESSEINS AUTONOMES. Ajouté le 08/06/2010 à 21h07
extraordinaire poème,cher Hubix...énumération de ta polyvalence,mais comment y arrives-tu?...subtilité dans le langage,liberté totale de tes expressions...je ne t'imagine mal en souffrance quand tu écris...et puis le son des cors qui s'arrête au Q,c'est quand même superbe...une de tes trouvailles linguistiques...toujours à la recherche de nouveauté,d'une autre poésie...

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