LA PESANTE HEURE.


Hubix-J.Felert LA PESANTE HEURE. Ajouté le 31/08/2009 à 22h37
J'ai dû revoir ma lattitude
jusqu'au bout du chemin
en traversant un interlude
de mon avenir incertain.

Sans trahir mon inspiration
je me suis volatilisé
entre l'épure et la passion
de l'art conceptuel imagé.

Dans chaque pensée graduelle
j'ai grimpé en imaginant
le corps féminin virtuel
des mots espace et temps.

J'ai observé à l'horizon
de sublimes danseuses
en chaque intervalle,chaque son
elles paraissaient heureuses.

De mémoire,je vais revenir
à de précieuses évidences
sans oublier de m'évanouir
entre les doux seins de la chance.



Reine Trachoy RE: LA PESANTE HEURE. Ajouté le 02/09/2009 à 11h04
Beau poème Hubix !! Entre rêve et réalité...

Matou RE: LA PESANTE HEURE. Ajouté le 03/09/2009 à 10h07
Rêve, voyage immobile, léger... Bravo, bien tourné, où comment l'abstraction engendre l'image et la ....sensualité?

loreley89 RE: LA PESANTE HEURE. Ajouté le 03/09/2009 à 10h19
coucou Hub, le corps féminin virtuel ne peut pas te tromper.Il est exactement ce que tu cherches, il ne peut pas se déformer, il est parfait. ...Que de beautés il renferme, pour toi!!!

Julien Parfaite inconnue Ajouté le 04/09/2009 à 15h44
Elle était la pourtant, depuis des semaines,
Et je ne l’avais pas vue.
Un jour, elle s’est assise à mes côtés,
Sans rien dire, sans un geste.
Elle s’est assise, innocemment,
Roman de gare à la main, suspense bon marché,
Très bon marché, au prix du kilo de papier,
Un rebondissement toutes les dix pages,
Et des câlins toutes les 20.
J’ai croisé son regard,
Un instant, une seconde, même pas.
Mon cœur s’est arrêté.

Une parfaite inconnue,
Sur le quai d’une gare sans âmes, d’une ligne sans attrait passant dans des villes grise de banlieues,
Un clignement de paupière, de celui que l’on fait, pour savoir, sans donner l’impression de.
Une silhouette gracieuse,
Les volutes du matin, café au bord des lèvres, un regard d’un bleu intense,
Un pantacourt et des jambes…



Des lunettes couvrantes, qui mange au deux tiers son visage,
Noir habits, noir cheveux, dans la gare grise des voyages quotidiens,

Un jour, j’ai pris le même chemin qu’elle,
Elle réside à deux pas de chez moi.

J’ai 20 ans,

Mon cœur cogne,

Je m’énerve contre moi, j’ai tout,
Une femme qui m’aime, un chat, un boulot, un salaire gras.
Pourtant ce matin elle n’est pas là,
Je la cherche du regard,
Et elle me manque.

Voilà 15 jours, que je l’attends,
Chaque matin, dans ma zone du quai,
Ces 5 mètres, qui me permette d’accéder à la porte de mon train, qui s’arrête devant la sortie d’une autre gare.

Un jour, nous sommes montés dans le même wagon,
15 minutes tout au plus,
Tout proche.
Mon sang bouillait, mes mains tremblaient…

J’ai 14 ans en fait.

J’ai échafaudé les intrigues les plus complexes,
J’ai cherché son nom sur le web...

Une parfaite inconnue,

Peut être, peut être, il faudrait que je lui parle,
Elle aime Higgins Clark
C’est un bon début.

Moi aussi j’aime,
J’aime tous les Higgins Clark,
J’aime même les feuilles, les caractères, les couvertures des Clark,
Tout ce qui s’y rapporte,
Notamment, les jolies jeunes femmes, aux grands yeux azur,
Noirs habits, noirs cheveux, dans les gares grises des voyages quotidiens,
Sur leurs quais sans âmes, des lignes sans attraits passant dans des villes grise de banlieues,
Qui lisent du Higgins Clarks.

Je ne sais pas,

Elle va me prendre pour un fou, un obsédé, un pervers,
Un frustré.
Peut-être se dira-t-elle,
Pourquoi me parles-tu ?
Que se passe t’il dans ton esprit malade ?
Moi aussi j’ai le droit d’être sur ce quai,
Sans qu’encore une fois un regard lourd se porte sur moi,
Sans qu’on me matte à chaque pas,

Je ne sais pas…

Pourtant, je l’ai croisé depuis, son regard,

Il ne dit pas ça,

Il dit,

Qui est-tu ?

Il dit, nous sommes deux inconnus,

Sur le même quai de la même gare,

A 8 heure précise,

Sur le même banc,

Et j’ai croisé ton regard.

Et j’ai perdu ma page.

La vie est courte, nous ne nous connaissons pas,

Alors pourquoi pas.

Je ne suis pas sûr…

Je hais les trains de banlieue, leurs quais et leurs gares,
Leurs portiques mesquins, leurs annonces et leurs trains,
Je hais, tous ces regards incertains, et sans lendemains,
Et tout ce qui me rappelle sans cesse,
Que j’ai une femme qui m’aime un chat et un salaire,
Que je suis un voyageur immobile,
Sur la ligne de ma vie,

« En raison d’un accident de personne, la SNCF n’est plus en mesure d’assurer le trafic normal de votre existence,
Nous vous demandons de bien vouloir emprunter l’amour de substitution, mis à disposition sur votre quai,
La SNCF s’excuse pour la gêne occasionnée. »


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