Auto(s)-critique.


peeping tom Auto(s)-critique. Ajouté le 17/07/2009 à 22h51
Les automobilistes lobotomisés
iront s'encastrer sur le quai des astres;
cet art de léser le temps lézardé
ne les rendront pas moins niais.

Autant en emporte l'étendue des nues
qui glisse sur la file,vile fissure
et compte depuis bien longtemps
de trop lourds remords d'un amour aidant.

Elles roulent,coulent,saoûlent,
le silence qui ne peut attendre
sur le bitume,fument,s'allument,
comme des néons,sans comprendre.

Auto(s)-revers...sang commun
qui émascule les incertains
va,écrase comme un rien
la lueur dans leurs yeux carmin.

La peine pénètre leurs êtres pleutres,
il pleut un pneu sous leurs paupières
et les pierres séchantes sur le chemin,
les empêchent de perdre la main.

De tôles,folles,collent leur métal
contre le vent amer,désoxygéné,
elles bondissent,lisses et l'avalent,
brûlant sa pureté,devenue air vicié.

Elles iront voir les voiles noires
des désastreuses lignées envieuses,
de vies perdues,dure signature,
saignantes épures hantées de boire.

Auto-mateuse...soeur salope
qui sussure:"go and hope",
vomit,déverse ton essence
sur les fleurs de la décence.

Elles passent,lasses,se massent,
sur les routes des étés sans fin,
bouchonnent,ronchonnent et ronflent,
crachant leur oxyde dans le petit matin.

Et le manège tourne encore,
sous le carnage,mille morts
aux âmes qui ne volent plus
sous la neige triste éperdue.

Rues asphyxiées de gazole raclant,
bain de poussières envahissant,
qui ronge les songes des sans-abris,
trompés par la clarté des nuits.

Auto(s)-critique...soeur castratrice
qui marchande l'odeur du vice
contre une bouffée de vitesse,
sur les allées de la paresse.


Plume
© Indigene Poésie 2003-2019. Tous Droits Réservés.