Killer est-il?


Hubix-J.Felert Killer est-il? Ajouté le 16/06/2009 à 21h02
Dans la semi obscurité d'une rue londonienne,
attendant le pas lent des péripatéticiennes
aux 12 coups de minuit du clocher de Big Ben,
un homme en trench-coat venait d'entrer en scène.

Dans sa main droite,gantée,pendait un long rasoir
dont la lame effilée brillait à la lumière
des rues avoisinantes aux nombreux réverbères,
il se dirigeait donc vers l'impasse de l'espoir.

Le silence obsédant transperçait le brouillard
faisant paraître bruyante chaque respiration,
celle de Robert Kiley était un son bizarre,
un râle confus et glauque de sentiments profonds.

Il trainait malgré lui une humeur irascible
résultat évident de cette enfance horrible
qui laisse nombre de traces dans sa mémoire obscure,
dédale de douleurs sous des pluies de murmures.

Depuis déjà deux mois il s'était installé
dans une chambre d'hôte au loyer confortable,
il se disait vendeur en produits de beauté
lui qui n'aimait les femmes autrement que coupables.

Dans le journal local un article effrayant
parlait d'un crime horrible perpétré vers minuit,
à l'aube du jour unique de la naissance de l'an,
découvert dans un lieu de passage réduit.

Dans cette nuit qui vit de sa lune tranquille
la brume enlève enfin son manteau de moiteur;
une fille,fatiguée,à la marche difficile
s'approche du lieu maudit,en ignorant la peur.

Robert Kiley retient son souffle et se tient caché
dans l'entrebaillement d'une porte cochère
épiant le bruit des pas des talons sur la pierre,
échos exténuants d'une envie de tuer.

Personne ne s'attend à ce qu'il va arrive;
incrédule,la jeune fille titube sur le pavé
et,glissant,bien malgré elle,s'affale sur le sol,
puis se relève trés vite,riant comme une folle.

L'assassin,attentif,attend le bon moment,
l'instant précis où il faudra être fort
..."détruire la femme qui ressemble à maman...
et la laisser dormir dans le sang des remords".

Son coeur s'accélère et se tempes transpirent,
son bras tremblant se lève à la seconde ultime
où la silhouette apparait en son regard ivre
et sa main meutrière s'abbat sur sa victime.

Pas un cri ne sortira de la gorge tranchée,
de cette pauvre fille,gisant dans la rue froide,
le tueur rassasié,part sans se retourner,
satisfait de visu de sa longue promenade.

Le lendemain matin,le réveil est facile,
une habitude gagnée par une approche habile
de ses sorties nocturnes au charme incandescent,
Robert Kiley se lève et s'habille en chantant.

Dans le salon bondé, il descend,sûr de lui,
entre très calmement et accoste,très poli,
l'inspecteur Mc Djick,venu de Scotland Yard,
et lui demande alors:"Je voudrai bien savoir,
cher monsieur,enfin,quelle heure est-il?".

(Petite variation d'après "The Lodger", d'A.Hitchcock).



loreley89 RE: Killer est-il? Ajouté le 18/06/2009 à 09h27
Hub, tu m'as glacée avec ta poésie, remarque, tu me diras en plein été...mais quand même...Doc Jekil ou Jekill ou jequil...brrrrrrrrrr ...tu t'es bien amusé?
Rien à redire sur l'effet qui est très bien rendu...Mais de grâce Hub, je te préfère en maître Galactique ...

guylomm RE: Killer est-il? Ajouté le 19/07/2009 à 18h22
J'ai immédiatement pensé au film de Tim burton "sweedney tood", londres et ses sombres ruelles, londres et ses tueurs en série, une poésie à nous glacer d'effroi.

Hubix-J.Felert RE: Killer est-il? Ajouté le 19/07/2009 à 21h35
bonsoir et merci Loreley et guylomm.Ce poème date des années 90-91 environ,donc je n'ai évidemment pas pu être inspiré de "sweeney Todd",même si,j'en conviens,des similitudes existent avec le film de Tim Burton,que je n'ai d'ailleurs pas vu,même si j'en connais le sujet...au plaisir,donc,de vous lire bientôt.

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