Combien de lieues, combien de temps


David Karape Combien de lieues, combien de temps Ajouté le 11/08/2004 à 12h56
C’est la nuit,
Et l’étoile dormante
Sous ma route célestine,
Conduisante dehors du monde.

L’ennuie, c’est l’ennuie,
Qui demande du vent
Obligatoirement,
Comme de pluies á Londres.

Combien de lieues !
Combien de temps !
On recherche le mieux,
Mais l’oublie et ne trouve pas.

Quand une femme
Se remets sur notre chemin
Nous la gardons
Avec soupir si tendre.

Ca arrive souvent
Une main dans l’autre main,
Des âmes qui se pardonnent
En promissant de ne pas vendre.

De n’être pas vendu.
Au magasin d’antiquités,
Aux foires, aux enchères.
Et dans une société renouvelée.

- Moi, c’est comme tu,
- Je ne peux jamais te quittée,
- Ne devienne pas, mon cher, étranger,
- C’est très bien d’être unis et d’être mêlés …

Combien de lieues !
Combien de temps !
On recherche le mieux,
Mais l’oublie et ne trouve pas.

La nausée.
Pour apprendre á vivre.
Et passer cette vie
Sans espoir aucun
Et même désespoir.

Nos natures exposées
Dans vraisemblable livre.
Nos sentiments inassouvis –
Au blanc écran,
Dans salle noire.

Rires et sourires – quand on voit
Son image des temps adolescentes,
Apres les années très longues,
Qui s’écoulent comme fantasme imaginé.

C’est portrait de personne très gênée –
L’air en lumière, la vie en prologue.
Une fraîcheur lointain on sente,
Qui est si difficile á revoir plus tard.

Se souviens
Les bateaux sur le lac,
Si calme et si battant –
On vient
Les ondes, qui se claquent
Aux pensées immobiles en attente.

De plus en plus
Nous devenons très vieilles,
Comme chênes dans forêt rajeuni
Comme louves oubliant manière á voler.

Et ce blues.
Ce blues sans début et sans fin.
Il blesse, il casse – une mélodie jolie,
Parce qu’il casse ce qu’on ne peut pas coller.

Combien de lieues !
Combien de temps !
On recherche le mieux,
Mais l’oublie et ne trouve pas.

La mémoire
Nous invite s’asseoir.
Elle déclare, et elle peinte
Notre vie qui s’éteint.

Nous invite s’asseoir
… La mémoire.
Elle mendie si vivement
Notre morte éclaboussante.

Je me trouve toujours
Dans un rêve :
Dans le même hôtel
Avec va-et-vient usuel.

Le matin de chaque jour
Je me lève,
Et je cherche comment m’ôter
De ce cauchemar et ses poids.

Que ce peut signifier ?
Reproduction d’une vie passée si longtemps ?
Ou l’enfer qui nous attend
Et séduit de sons et ses couleurs ?

Etre fier
D’être présent á cette cancane,
Sans reproche et sans réprimande -
C’est douleur.

Douleur inventée.
Inventée par Dieu.
Et ce Dieu, qui veut chuchoter
De faiblesse humane.

Vanter et d’être vanté,
Aimer le cheval nous cognons,
Sauter vraiment sous terre –
Ces tentations font nous si vains.

Cette vie qu’on nous donne
Servit l’intermédiaire
Entre nous et ciel
D’être bien préparés
Et encore examinées
Pour qualités innées et … puis perdues.

Perdues dans l’obsession du monde,
Dans un bruit des stations balnéaires,
Et quand on mange gâteau en miel,
On mange comme si faim est apparue.
Et les gens piétinent entamés
En ignorant de missions qui sont dues.

Combien de lieues !
Combien de temps !
On recherche le mieux,
Mais l’oublie et ne trouve pas.

Alors que l’homme vivra,
Avec une femme il fera l’amour,
C’est clair comme chose inévitable,
Qu’il sera marionnette inaperçue.

Ce sens aveuglant et tirant
Ne fait qu’une chose abasourdie et lourde
De cet homme, buvant au table,
Dont les pensées sont au-dessus …

Au-dessus de la tête.

Chacun de nous a une dette,
Avant d’enfants dus être agrandi
Ou de parents, en les soutenant,
Ou la femme, sur laquelle on dorme.

Des lois sociales se mettent
En scène maudite.
Aussi les instincts sales et laids –
Pour tous il y a une source de larme.

Et l’homme,
Créant difficultés,
Et conquérant du pays nouvel,
Sentit sa force en vue de l’horizon.

Mais il y a besoin seul d’une gomme
Pour supprimer et effacer vie occultée,
Pour parvenir la terre promis et retrouvée,
Et pour comprendre seul livre nous lisons.

Combien de lieues !
Combien de temps !
On recherche le mieux,
Mais l’oublie et ne trouve pas.

La peau dans le sang,
La bouche dans le beurre,
Les mains remontées
Et tête brisée et écrasée.

Un langage contre l’autre langue.
Battus et morts pour l’argent qui heurte.
Les prêches et sermons démodés.
Aucune idée – l’intellect est rasée.

Le mercredi après le vendredi,
L’août après le janvier.
Et nombre huit est plus que dix,
La nuit sans étoile, journée est sans soleil.

L’absurde, jadis prédite,
Commence, et tous péchés elle va nettoyer.
Sans bruit des actions compromises,
Elle va, va lentement ruiner du pays.

D’être prêt,
D’être accessible,
D’avoir une âme ouverte,
D’avoir ce que tu dois avoir.

Le mot sera libre et bref,
Le parleur – invisible,
Ses cheveux – sous chapeau un vert,
Ses marches – comme ceux sous voile.

Mais ce n’est pas encore Apocalypse,
Dont la grosseur débâclera la terre entière.
C’est une petite mais catastrophe.
Une catastrophe que chaque personne
Va évader seul, en silence,
Ou résoudre sans aucun appui.

Quand mémoire fait une éclipse,
Quand nous disons quelqu'une adieu –
On se cache du monde parce qu’il est trop,
On séjourne dans une grise maison,
Et chaque fois qu’on voit le soleil levant
Nous battons la mort et disons « oui »
A la vie.

Des larmes inassouvies
Se coulent de nos yeux.
De mots illisibles mais simples
Partent de nos lèvres.

Se souviens
Des loisirs passés et de nausée,
Des jeux vaniteux d’un siècle
Et des beuglements de chèvres.

Combien de lieues !
Combien de temps !
On recherche le mieux,
Mais l’oublie et ne trouve pas.

C’est fini et voila :
Restons en calme,
Mangeons de la viande
Et sautons sur les palmes.



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