Exercice de Style 1 (à la manière de Queneau)


Astrid A. Exercice de Style 1 (à la manière de Queneau) Ajouté le 31/10/2011 à 06h53
Jongler avec les registres... Exercice amusant.

Descriptif:

Ce fut un soir particulièrement frisquet de Novembre. Un vent ostensiblement glacial parcourra soudainement mon échine. La lune était pleine et la rue était éclairée comme en plein jour. Cela faisait trois longs mois que j'habitais ici et je n'avais pas dépassé le périmètre de cinq cents mètres qui me séparer de ce lugubre bâtiment qui me sert de lieu de travail. Un premier homme plutôt grand, vêtu de soie, les cheveux et la moustache à l'écossaise d'un roux presque vulgaire me frola sans même me remarquer. Au moment où j'entrouvris la bouche pour lui demander ne serais-ce que le début du chemin qui mène jusqu'à chez moi, il leva l'index de sa main droite en signe silencieux de protestation. Du même temps, un homme affalé sur le trottoir, moyen, les cheveux gras et sales qui lui donnait l'air de ne pas s'être lavé depuis quelques jours se leva et m'indiqua loyalement et poliment l'endroit béni où se situer l’hôtel style Louis XV qui me servait de résidence secondaire paradisiaque pendant le cours instant qu'allait durer mon séjour ici. Après m'être égaré deux fois, je trouvai enfin le chemin de la chambre et je m’endormis dans mon lit duveteux.



Pathétique:

Ce fut un soir digne de ce morne mois de Novembre, d'une froideur à faire pâlir le visage d'un mort. Un vent glacé m'atteignis, mon échine se courba et frissonna, l'heure de la fin était-elle si proche? La noirceur de la nuit était accentué par la luminosité extrême de la pleine lune. Je me terrais ici depuis une éternité: cela fera trois mois demain et mon état psychologique m'avait jusque là interdit de sortir au delà de cinq cents mètre de mon lieu d'habitation, ou devrais-je dire, ici, de survie! Trois mois que je me tuais à la tâche. Un homme au regard livide passa a coté de moi, me bousculant autant que faire se peut. Son teint blême contrastait avec sa capillarité rousse. Il passa sa route et je me retrouvais là, sur le trottoir, comme un chien qu'on abandonne mort au bord de la route. Surmontant mon appréhension exacerbée, j’entamai le début d'un mouvement facial qui indiquait mon désir ardant de communiqué ma détresse passagère. Ce fut l'instant choisi par ce macabre jeune homme pour m'indiquer de façon catégorique son refus absolu de communiquer avec une sous espèce telle que la mienne. C'est en m'accablant sur mon sort qu'un homme qui paraissait sorti de l'antre de la terre m'aborda. Ma peur s'étoffa lorsque je levai les yeux sur mon sauveur. C'était un homme d'un âge plus ou moins avancé, d'une malpropreté sans précédent. C'est en subissant son haleine fétide que je prenais note du labyrinthe qu'était le chemin qui me mènerait chez moi. Par dépit plus que par que compréhension, je l'abandonnais à son triste sort et m’envolai vers un plus triste dessein encore. En effet, ma terreur croissait au moment où je pensais ma mort proche à cause de mes égarements répétés. Puis, enfin, après une route intensément longue, je pénétrai dans ma chambre et tombai de fatigue dans un lit froid.



Tragique:

Par un soir de Novembre, nous nous décidâmes à sortir à la découverte de ce monde encore inconnu que sont les territoires situés au delà de cinq cent mètre de mon labeur quotidien. Un vent polaire m'atteignit et fit tressauté mon échine comme pour me rappeler la dure tâche que j'avais à accomplir. Cela devait bien faire quelques mois déjà que je vivais reclus, face à moi même, dans une chambre d'un hôtel quelconque au coin d'une ruelle sombre. Lorsque je repris le cours de mon esprit, je remarquais que je m'étais égaré du droit chemin. Mon sang ne fit qu'un tour, puis, lucidement, je me mis a prier tout bas, les mains jointes. Les nuages s'espacèrent et je vis apparaitre devant moi, un grand homme vêtu de soie. Je remerciais Dieu et j'entamma une marche accélérée vers celui qui semblait être mon sauveur. Mais, Dieu n'en avait décidément pas voulu ainsi, et l'homme dont le devoir était, selon moi, de me sauver de ce mauvais pas dans lequel j'avais mis le pied par inadvertance, ne se défit d'aucune parole, hormis un geste significatif: l'index levé vers le ciel, il me fit signe de me taire. Par la suite, se sont mes yeux qui se levèrent vers le ciel en quête d'une quelconque étoile, d'un signe. Puis, l'espoir prit place face à l'accablement. Je compris mon erreur. Je m'agenouillai là, au milieu de la ruelle, éclairé par la seule lumière de la lune pleine à ce moment là de l'année, puis les yeux fermés, les mains jointes, je me mis a prier plus fortement encore qu'auparavant. C'est un pauvre hère qui me releva de ses mains abimées et impropres. Son allure, malgré son air misérable et son incroyable hygiène, semblait d'une pureté inégalable. Mais craignant la fatalité, mes lèvres ne s'entrouvrir même pas pour lui quémander l'aide dont j'avais tant besoin. L'homme me sourit et d'une politesse légendaire, me demanda ce qui m'arrivait. C'est alors que je lui contai sans omettre aucun détail mon histoire plutôt funeste. Il fit preuve d'une extrême compréhension et d'une incroyable patience. Il écouta mon histoire jusqu'au bout. L'espoir se raviva en moi. C'est alors qu'il m'apprit qu'il connaissait la ville comme sa poche et commença a me décrire le chemin béni qui me mènerais vers chez moi. C'est alors que je me rappelais le proverbe suivant: L'habit de fait pas le moine. Malheureusement, le sort était contre moi. Il débitait son trajet dans un jargon connu de lui seul et dont je ne compris aucun traitres mots. Par politesse je le remerciais puis je partis m'égarer dans les méandres incertains de la cité de la nuit. Ce soir là, je me perdis deux fois. Et je crûs que ne rentrerais jamais chez moi.Mort de fatigue, j'atteignis mon lit et m'écroulai.

(à suivre peut être)


Grand Jacques RE: Exercice de Style 1 (à la manière de Queneau) Ajouté le 31/10/2011 à 10h04

Bonjour Astrid,

Tu prouves par ces trois textes que les émotions passent par les mots. Choix judicieux que d’avoir réalisé « à la manière de » en prenant Raymond Queneau, et ses exercices de style, comme référence, ce merveilleux romancier, dramaturge , poète, mathématicien du mot et du verbe, funambule littéraire….

Merci de ce moment de lecture, de tes exercices très réussi au travers de ces trois émotions.

Tu jongles sans faux pas, sans balancier, armée seule de ta plume.

Amicalement - G. J

Astrid A. RE: Exercice de Style 1 (à la manière de Queneau) Ajouté le 31/10/2011 à 16h06
Le problème auquel je me heurte est le suivant: je ne connais pas la liste complète des registres et je n'ai pas non plus, malheureusement, les détails nécessaire sur chacun d'eux pour continuer mes exercices...

C'est cette recherche qui me prend le plus de temps finalement et ce fait entache un peu mon plaisir d'écrire...

Au plaisir de partager.
A.A.

Grand Jacques RE: Exercice de Style 1 (à la manière de Queneau) Ajouté le 31/10/2011 à 21h34
...il est vrai que c'est un véritable travail peut être un peu fastidieux car Queneau à décliné son exercice en 99 registres...

Amicalement - G. J

Astrid A. RE: Exercice de Style 1 (à la manière de Queneau) Ajouté le 01/11/2011 à 09h15
Plus le "résumé" de la quatrième de couverture, ça fait 100 ! Mais moi je voulais les différents style de discours (donc c'est un peu différent)... quoique pas tellement au fond.

Au plaisir.
A.A.

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