comme une bouteille a la mer


sans visage comme une bouteille a la mer Ajouté le 20/08/2008 à 19h55
Encore une prise de bec avec ma mère,
J'fais le sourd, claque la porte,
pour oublier j'ricane avec mes potes en tapissant un block.
La visage plongé dans les étoiles, noyé dans ma gamberge,
J'cherche une île, une berge, ou au moins un bout d'bois,
J'me sens, comme une bouteille à la mer,
j'vais où l'flot de la vie m'mène,
loin de tout, même de ma mère.
La vie m'a offert la solitude de Robinson,
J'voudrais repeindre ma vie, mais je n'trouve pas le bon pinceau.
Certains ont fait le grand saut, mariés, des enfants,
nous sortent leurs discours de réussite, leur vie est mieux qu'avant,
c'est ce qu'ils nous disent.
J'vois d'la lassitude dans leur regard
mais eux au moins ont essayé d'sortir de leur brancard,
moi, j'ai l'impression d'avoir raté des tas de trains,
pourtant je n'ai jamais quitté l'quai, la preuve les jeunes me squattent, ça craint.
Le temps a soufflé sur ma dix-neuvième bougie,
j'en suis même pas sur, j'suis toujours dans le même logis,
dans la même logique;
le piano des Feux de l'Amour pour m'réveiller,
la petite soeur pour m'faire à grailler.
Brailler, j'l'ai fait pour un rien.
Pour m'calmer j'rappe, d'autres roulent, vois...
Une femme, des fois j'me dis que c'est la pire arnaque d'la vie d'un homme,
certains disent qu'une d'elle un jour viendra éclairer mon ombre.
J'éspère le voir d'cet angle,
pour l'instant les couteaux qu'j'ai sur mes omoplates ont des traces de rouge à ongle.
Mais bon la vie faut la vivre, donc j'la vis,
fuis les vitres brisées d'mon existance, continue navigue, même dans l'vide
J'vire à tribord, prends la fuite, à travers mes lignes te décris mes rides
Me construit un mythe, oblige,
J'sens qu'mon pouls ralentit
faut qu'j'laisse une trace d'un mec honnête ou d'un gros bandit,
rien à foutre, faut qu'j'prouve que j'ai été vivant,
si tu penses que j'dois voir un psy, dis-toi qu'j'n'ai qu'la poesie comme divan.
Maman la marrée est haute, et j'me laisse emporter par les vagues,
elles sont trop fortes, j'voudrai t'dire que j't'aime mais j'ai trop le trac,
marque mon front de ton sourire, s'il te plait oublie toutes les fois où j't'ai fait souffrir
J'sais qu'l'effort est une force que j'maitrise peu
et j'sais aussi qu'c'est le parapluie qu'il faut quand sur tes joues il pleut
Mais dans ma tête j'entends des coups de flingue incessants,
un braconnier a laissé des plumes de colombe, plein de sang.
J'voulais apprendre à donner, j'ai appris à tout manger
apprendre à pardonner, j'ai appris à me venger,
j'voulais apprendre à aimer, j'ai appris à haïr
j'ne voulais pas ramer, j'l'ai fait, avec un gros navire
j'ai voulu eviter la pluie, j'l'ai affrontée en t-shirt
j'la voulais pour la vie, j'ne l'ai eue que pour un flirt...

J'me sens, comme une bouteille à la mer, noyé dans les vagues de la mélancolie d'la vie
Comme une bouteille à la mer, j'me sens...
SOS
Comme une bouteille à la mer, à la recherche d'une ville d'un navire
qu'on puisse me repêcher et lire ce qu'il y a dans mon coeur,
ce qu'il y a en moi
Comme une bouteille à la mer, j'me sens...


loreley89 RE: comme une bouteille a la mer Ajouté le 20/08/2008 à 20h02
...Quelle force , Je suis émue par la justesse de tes mots. Par ta façon d'exprimer ton dedans. Il faut continuer, en toi, il y a quelque chose de très important. Etre jeune, c'est avoir la possibilité....alors....en tout cas, qui que tu sois, l'écriture c'est pour toi!

Hubix-J.Felert RE: comme une bouteille a la mer Ajouté le 20/08/2008 à 21h27
j'ai lu ton texte poétique comme un S.O.S. lancé par quelqu'un que la vie a malmené,mais qui à travers la poésie,rap/slam,apporte sa sensibilité pour exprimer ce qu'il vit dans notre société à X vitesses qui s'est fracturée socialement depuis longtemps...j'ai été ému comme Loreley;par la justesse du ton ,par le vocabulaire,tout ce que tu as sur le coeur et qui peut toucher n'importe qui...merci,sans visage et sache que la poésie peut apporter une certaine sérennité que chacun mérite quelque part...au plaisir...

l'appa h RE: comme une bouteille a la mer Ajouté le 02/11/2008 à 22h28
pas mal du tout,en tout cas ca me plait beaucoup.ca respire la poesie urbaine sans tomber dans les cliché des textes deja vus,lus et relus.le macadam c'est la jungle mais toi tu reste humain,on dirait que tu fuis ta prore bestialité dans ces lignes.l'ecriture est une solution par défaut;alors en attendant de trouver mieux continue d'ecrire pour ne pas perdre la face sans visage,et pour notre plaisir.merc

Plume
© Indigene Poésie 2003-2019. Tous Droits Réservés.