Amarre
lucia sotirova | Amarre | Ajouté le 14/03/2004 à 10h38 |
Quand le vent moissonne le dernier épi du couchant et suspend à mes cils sa dentelle tiède, tu t'exiles dans le creux de la pierre, toujours plus loin, derièrre mon regard. Seuls les nuages s'endorment dans tes bras pleins de pluies et au fil de ta voix s'écroulent les arbres d'or de l'automne. Tu es ma nudité et mon vêtement, ma solitude et mon univers. J'ai tant de lumière en moi, que je ne peux plus te voir et mes yeux noirs submergent le néant au-delà de tes yeux. Tu es mon incertaine amarre, ma blessure mouvante où s'enlise mon ivresse. Tu es ma source et ma sécheresse, mon offrande et mon sanctuaire. Avant que la nuit se referme sur ce qui reste d'un chant, dans une barque de cire je traverse ton sang, et ton corps devient une houle de miel, et de ton âme s'envolent les guêpes sauvages. |
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