BAR DE NUIT


Hubix-J.Felert BAR DE NUIT Ajouté le 30/01/2008 à 22h42
Je me vois boire,fait dérisoire
entre deux ronds de fumée noire
mon ventre est un sac d'alcool
qui se remplit de faux symbole
un miroir reflète mon amertume
rendant sinistre le clair de lune
j'allume un join aux yeux afghans
et m'installe sur un tabouret blanc
dans un bar où jure la jeunesse
chantent les coeurs au bain de liesse
un vent de révolte souffle ainsi
contre l'espoir,mets interdit
j'absorbe leurs paroles illicites
au visage de la morale tacite
dissipant les mensonges éperdus
je parle d'émotions inconnues
je me sens heureux et sincère
entre moi-même et mon égo,fiers.

Je voudrais être un vin sucré
et me couler au fond d'un verre
me sentir liquide égaré
me mélanger à l'atmosphère.

Je regarde les joueurs de ramis
se méfier derrière leur ennui
moment qu'un silence traverse
la moiteur,fébrile averse
au comptoir,une fille sensuelle
me sert une vodka tonic
les murs lézardés ruissellent
de perles d'émois éthyliques
avançant vers d'autres effusions
je pense à un poème triste
une lente descente de raison
sur un tapis vert améthyste
et déjà le brouillard me digère
vidant mon énergie vibrante
croquant le gras de mes viscères
sans que la douleur ne m'évente
je suis un chemin parallèle
à l'odeur d'éclaboussant rimel.

Je voudrais être l'âcre liqueur
qui meurt mouillée d'ancien chagrin
et me sentir partir en pleurs
quelques larmes sur une joue carmin.

Je suis accablé à une table
où ma vue trouble s'allanguit
distant vis-à-vis des comptables
qui se lient d'inamical mépris
incertain de tenir jusqu'au bout
de la nuit qui se rafraichissait
j'avale vaillament un bon coup
un cocktail délicat et serré
je me sens alors fléchir du tronc
légèrement avachi contre un mur
écoutant sans entendre des murmures
s'éloigner vaguement sans passion
une fille laide à se défenestrer
s'assied avec lourdeur face à moi
me sourit béatement pour me draguer
alors que ma pensée est au-delà
rien ne m'émeut et je me lève
pour sortir saoûlé de ce mauvais rêve.

Je voudrais être une brise fugace
et m'en aller loin des grimaces
des piètres fumeurs d'inconséquences
qui s'éteignent dans ma sub-conscience.

Je reviendrai,peut-être,plus tard
un soir où je n'aurai plus de mémoire
pour rechercher quelque vent de chaleur
et noyer,désinvolte,l'absinthe horreur
celle qui m'écorche à vif le coeur
et me fait vomir mes lourds remords
brûler ce qu'il me reste à vivre
et me trouver face à mon âme,ivre.



loreley89 RE: BAR DE NUIT Ajouté le 31/01/2008 à 10h02
Ouf!!!!...quelle descente aux enfers!!!...mais que d'émotions, quelle envolée!....Hub, ...et même si ça déplaît à certains...je te dis, et te redis, BRAVO et MERCI..et que celui qui critique fasse mieux!...tu t'étripes dans ce poème!

Plume
© Indigene Poésie 2003-2019. Tous Droits Réservés.