HAILLON DE SOUPIR


Hubix-J.Felert HAILLON DE SOUPIR Ajouté le 26/12/2007 à 22h54
Les langues serpentent près des tombes
lèchant les empreintes des bombes
sur des gravats de blanche argile
horrible et décadente pluie de chair
précipice d'acides monceaux de pierres
dans des trous d'amères graines hostiles
fumée et poussière flotent encore
dans les cheminées d'astres morts
et des cendres recouvrent le sol brûlé
des fantômes écrasent l'illusion d'optique
de leur putride présence panique
rats habillés de voiles misérables
qui titubent dans les rouleaux de sable
et le monde fourmille de guerriers oppressants
fécondant la finesse sous le signe du sang
par mégarde l'oubli envahit la peine
et transforme la vie en une folie douce
les ormes et les hêtres se courbent d'ennui
sur la route fébrile où roulent inconscients
les héros falacieux au sourire méprisant
l'air pourri coupe toute attente sereine
d'un bonheur révolu dans le feu de la haine
gestes et paroles ne sont plus que douleurs
la terre froide aspire en son coeur les pleurs
larmes de colère,gouttes d'incompréhension
où l'amour a grandit près des fleurs du mystère
et des blessure de rêve suppurent en enfer
comme de vaines notes qui poussent en automne
sortent les rides des caresses que les anges donnent
à l'unique flamme des plaisirs dérangeants
l'enfant croque le fruit d'une pensée lugubre
nourrissant sa faiblesse de vers au teint glabre
et sonne le clocher de l'antre de la peur
de la bouche somnambule sortira une plainte
une légère tache sur la mer de la vie
à peine le soleil a-t-il perdu sa couronne brûlante
que les vautours planent,la faim au bout des griffes
et s'apprêtent à crever le ventre de la misère
la mère vertueuse,la femme du partage
qui,effrayée,rejette la faute à l'inconscience
et dans les égouts du doute métronome
les aiguilles insidieuses du mouvement autonome
éclatent en mille bris de noyaux de brasure
cailloux de l'ostracisme,pépins impurs
déchiquetant la mémoire,transie d'efroi
les chiens errants viennent dévorer ses os
et les hyènes ricanent au lointain génocide
l'écume foule la roche de ce pays détruit
les étoiles,géantes rouges,s'empourprent un peu plus
un peu plus profond est le gouffre altéré
qui se fendille toujours;l'impuissance totale
s'exprime dans la boucherie de l'espace
sur les dents qui perdent leur émail
et les yeux qui pendent hors des orbites
et les entrailles qui rancissent solitaires
dans les champs,sur des amas de soufre
pas même une ombre ne veut partir
le silence joue sa symphonie atone
et la bières s'évente dans les bidons du temps...

...un homme et une femme ont marché
dans le sillon du cortège funèbre
avec pour tout costume d'émotions
que des anneaux,des coliers de lumière
uniques bijoux qui reluisent au présent
et déjà ils s'éloignent,déjà ils ne sont plus
qu'un mirage qui disparait,happé
par ce souvenir qui n'a plus d'âge
l'âge où les hommes aimaient la vie
avant qu'elle ne soit plus qu'un soupir,
un vulgaire haillon de soupir.



loreley89 RE: HAILLON DE SOUPIR Ajouté le 27/12/2007 à 18h14
permets moi de te dire encore mon admiration pour ce beau poème, d'actualité je pense..et ces larmes de sang qui coulent dans le désert, laisseront-elles une trace dans l'Histoire?

good_leeroy RE: HAILLON DE SOUPIR Ajouté le 02/01/2008 à 02h56
MAGNIFIQUE...
pas d'autre mot pour ton poéme

good_leeroy RE: HAILLON DE SOUPIR Ajouté le 02/01/2008 à 02h56
MAGNIFIQUE...
pas d'autre mot pour ton poéme

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