A une passante ailée.


Seb. A une passante ailée. Ajouté le 26/10/2007 à 17h58
A une passante ailée.

De la colombe vous égaliez la grâce,
Dans la légèreté de vos envolées bleues,
Quand courtisane des grands espaces,
Vous planiez aux souffles vaporeux!

Las, votre dépouille charnue et grasse,
Sur la paille, sensuelle et indolore,
Comme glacée par l’ineffable mort.
La Mort automnale n’est qu’une garce!

Éphémère prise de bec avec l’amère!
De doux murmures, en soupirs éthérés,
Des roucoulements aux échos feutrés,
Ô dois je vous haïr d’avoir succombée!

Là, au pied de cette prison de verre,
Où la matière se fait absence! Ombre!
Sur votre abîme, une poignée de terre,
A sceller votre sort et votre tombe!

Ô triste! J’offre cette esquisse flétrie,
Aux orbites creuses et noircies,
A la terre nourricière, mère tutélaire,
Qui en fera jaillir des myriades de vers!

A l’horreur humaine je lève mon vers! L’homme est un loup pour toute l’humanité, et vos ailes aux reflets argentés, ne planeront plus sur l’immensité! Ô triste sera mon âme, au pied de ce drame, de cet amas de terre! Morne monticule, qui défigure la verdure de l’herbe grasse! Vos basses venaisons que la vermine agace, votre bec cloué d’une hideuse grimace, voici venu le temps des assassins, de la lute des classes, des infernales saisons!!!


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