Les naufragés de la poésie, II.
Seb. | Les naufragés de la poésie, II. | Ajouté le 21/10/2007 à 15h53 |
II Ô ces coeurs fatigués battent la mesure, Sous les vieux poitrails parés de dorures, Ces tonsures grisonnantes, ces vestes palmées, Ô ces regards vers hier à jamais tournés! Ces doyens du Saint asile aux tournures stylées, Ces fantômes émaciés, à la mine macabre, Maniant les art de la langue à la barbe de Littré, Aiment à scier les branches de notre arbre. Ô pauvre Lélian! Ils nous refusent leur crocs, Ces loups!Qui servent, repus dans leurs zoos, La main de l’homme, celle, qui hier encore, Souffrait de sa rage, de sa soif, de sa mort! Sais tu mon prince qu’ici, dans cet exil, A peine résonne la lyre sur cette terre d’asile, Que déjà chargent les cavaliers, avec ardeur, Ils nous condamnent à errer sans honneur! Ô Pauvre Lélian, mais moi, tu sais... Et la vague du souvenir achève son errance, Dans les flots bleus de ces mornes espérances, Sur les courbes aguicheuses de l’Ingénue, Je rêve d’envol et de passion mise à nue. Les cieux s’ouvrent quand se ferment les yeux, Les artifices dans ce lointain murmure, S’effacent derrière les mur, ô arcades obscures! Passent les songes en ces horizons fuligineux! Ô mélancolie, de ces automnes littéraires, Glissent les feuilles mortes vers la terre, Aux champs incultes, dans le froid austère, Elles pourrissent, charnelles et libertaires! Quelle amertume quand se grise la mine, Ô sombre issue, le temps me patine, Feutrant mes maux, le bleu de mes yeux, Se grisant devant le miroir aux reflets véreux! Ô la chaleur, de ces nuits amères, Manquera à mon cœur solitaire, Quand l’hiver glacera mes paupières, et fardera ma peau de teintes amères! La vermine prendra ses quartiers d’hivers, Dans ces lambeau, aimante et silencieuse, Mes chers haillons, ébauche du temps naguère, Elle colonisera mes chairs moisies, de vers! Ô pauvre Lélian, enfin toi tu sais que, La traversée est bien souvent, un naufrage! Quand il faut de nouveau à ce blême rivage, Arrimer nos problèmes, amarrer notre destin, Et craintifs mendier, notre pain quotidien! |
loreley89 | RE: Les naufragés de la poésie, II. | Ajouté le 26/10/2007 à 10h03 |
Si te dire "TON POEME EST SUBLIME!" est-ce te donner du pain?...alors je te le donne volontiers, car tu nous offres une tres belle poésie. Merci Seb. Je te l'emprunte. |
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