Spleen. II
Seb. | Spleen. II | Ajouté le 25/06/2007 à 21h40 |
Spleen II Nous sommes descendus ici bas, produit conforme aux normes, formatés par notre Père? La paire ensemence à distance l’immaculé, conception hasardeuse d’accouplement, exploit jamais réitéré par nos pairs. Nos pères nous ont engendré, alors nous ensemenceront à notre tour la face du globe, nous les acteurs testamentaires de leurs projet chaos. Nous nous acquittons avec panache de cette lourde tache! Nous mendions leurs fruits, nos les lèvres agonisantes rougies par le désir, assoiffées par leurs promesses nous courons à notre perte. Leurs eau de vie s’écoule sous nos pieds, mais nous pouvons la boire! Elle ondule, sensuelle, indolente et charmante, souriante et lancinante. Son reflet miroite sous nos yeux assombris par l’envie. Nos gorges asséchées et meurtries, crédule nous ouvrons nos bouches. Les yeux à demi clos pour cueillir l’ivresse, mais l’eau déjà s’irise en perles cristallines, s’évapore dans l’éther, comme un songe, une vaine promesse! Alors nous marchons, nous les futurs pendus, nous marchons en rang serrés, l’espoir en bandoulière nous défilons sur leurs champs d‘horreur. Aux chants de gloire des prêcheurs, nous tendons l’oreilles. L’art de leurs guerres tue de pauvres citoyens. C’est l’appel du devoir, nous disent ils! Ô la pelle résonnera demain dans un blême matin. Elle fouillera les entrailles de notre terre nourricière, pour ensevelir nos corps décharnés par la mitraille! Tandis que sur nos tombeaux chantent les prédicateurs apeurés par le devoir, sain de corps et non d’esprit. Nos esprits endeuillés sont des noms gravés sur le marbre du souvenir. Et l’oppresseur gerbera une fleur pour rallumer la flamme, se doutent ils, qu’il faille un jour rendre des comptes à la cour! Nous sommes les bras de notre France nous somme les jambes de notre France, nous sommes la lie au fond de leurs barriques. Nous sommes de simple pantins ficelés dans leurs échecs! Échec et mat un soir le passeur viendra cueillir nos âmes, leurs armes. Car Au fond nous sommes leurs armes de destruction massive, fumant l’ozone, zonant sur la planète bleu, que notre folie consommatrice et destructrice noircira demain! Bercé par l’illusion d’un monde meilleur, ou par le meilleur des mondes, nous rêvons de perfection et de sagesse humaine. Nous rêvons d’happy endyser toutes nos histoires. Nous voulons aseptiser la moindre parcelle de notre intimité, même nos chiens sont javellisés. Nous nettoyons la crasse qui pollue les murs de nos cloisons cérébrales avec une lotion melancodramatique, à base d’essence de bonheur. Les sens pervertis par notre quête, la transmutation est en marche, l’alchimiste est aux anges. De son idéal est né l’egocitoyen, négociant l’or, quitte a y perdre son souffle. La pensée unique est éclose dans leurs jardins, tandis que les nains niquent Blanche neige au fond d’une cave, parfumée par les relents acres de sexualité inhumaine. Nous suivons la ligne peut importe qu’elle soit verte, rouge, ou blanche. Dociles et conciliant on se laisse conduire à l‘abattoir, abattu par le poids des années! Nos yeux verglacées par la peur du vide, on s’arrête de courir comme par enchantement, comme figés par l’invisible! On recule vers notre sortie, en regardant pour ceux qui leur peuvent encore, les pages poussiéreuses de nos romances sans paroles. Nous écrivons leurs histoires, sans jamais récolter leurs lauriers. Qui osera parler de sagesse humaine? Conscient l’absurdité de la vie, consciencieux nous courtisons quand même cette dernière. Une journée se fane, puis une autre éclora demain. Toutes ces heures a traîner ce boulet à nos pieds, éreintés par l’effort, ruinés about de souffle, le réveil nous ramène au pied de cette tour d’ivoire. Alors le coeur ragaillardi par l’illusion de la réussite on repart à l’assaut de la forteresse. On se lamente, on agonise, mais pourtant qui osera ce couper le pied? Qui osera quitter la meute, pour poursuivre sa route en solitaire, bercé par le bruit de son pas esseulé. Qui se contentera, se satisfera d’être riche de ne rien posséder, pas même les réponses à ses questions. Libéré de ces choses sans qui abrutissent la conscience, qui se fera boiteux pour vivre une sans illusions? |
Lysée-Hodinia | RE: Spleen. II | Ajouté le 25/06/2007 à 23h18 |
Bonsoir, cher Seb !! T'aimes coller ton lecteur sur le fauteuil?? N'est-ce pas?? Il y a de nombreuses choses abordées... tu fonces dans le tas (excuse l'expression ...) ! Même si je te préfèrerai dans un registre plus différent, j'admets que là, une fois de plus, tu " touches ta cible "! Tu me fais penser à plusieurs auteurs, tu perces si loin les méandres de ton âme pour en faire jaillir ... toutes ces folles pensées et vérités que nous oserions occulter??? (( P.S : je suis en retard, je sais, pour la réponse du " Graal " mais ça va venir, patience... petit message! )) Au plaisir, Seb! |
fantomas | RE: Spleen. II | Ajouté le 26/06/2007 à 07h20 |
quelle lecture,un texte comme celui la ne donne pas envie de lire mais quand on commence a lire la premiere phrase alors les autre suivent tout seul,c'est pour cela qu'il faut une certaine maniere pour l'ecrire enfin bon ravi de te retrouver |
Ces poèmes attendent vos commentaires
© Indigene Poésie 2003-2019. Tous Droits Réservés.